Le mérite du Plan Cancer est de rappeler l’ampleur de l’épidémie, la plus grave de notre temps puisqu’elle touche un homme sur 2 et une femme sur 3. La légère diminution de la mortalité ne peut être considérée comme satisfaisante dans la mesure où le nombre de nouveaux cas augmente régulièrement.
Cette progression montre que l’action curative est insuffisante. Pour stopper l’épidémie, il faut agir vigoureusement sur les causes, lesquelles ne peuvent se résumer aux seuls facteurs de risque comportementaux que sont le tabac et l’alcool.
Le 2nd Plan Cancer est un peu moins autiste que le précédent en ce domaine, dans la mesure où il reconnaît l’importance de comprendre les inégalités géographiques, point sur lequel le précédent plan était muet. Mais le 2nd Plan en reste à la nécessité du constat (organiser un colloque) et de la surveillance.
Rien ou presque n’est préconisé en matière d’action sur les causes.
Par exemple, on aurait aimé lire un Plan visant à l’élimination de l’environnement des substances classées cancérogènes, tant en milieu de travail, qu’en milieu domestique. Le Plan reste basé sur l’application de la réglementation, comme si le problème n’était pas précisément l’indigence de celle-ci.
Sur l’observation, alors que des pays de plus en plus nombreux développent des registres de jumeaux, le Plan ne les évoque même pas. Or ces registres de jumeaux sont des outils essentiels dans la compréhension du rôle des facteurs environnementaux.