Compte tenu des crises économiques et sociales qui la suivent, la crise financière est la première dont on mesure encore mal la réalité et la durée. Il en a résulté d’abord une tendance à faire de la finance la mère de tous les maux. Et aujourd’hui, une dangereuse démagogie antibanque. Il est de la responsabilité des dirigeants économiques, médiatiques, politiques de résister à la démagogie du bouc émissaire. On sait où elle mène. Résister à la démagogie, c’est d’abord réaffirmer que nos systèmes économiques de marché ont besoin de banques solides et de finances patientes pour financer les mutations devant nous : les enjeux environnementaux et énergétiques nécessitent des investissements considérables ; l’économie de la connaissance et la transformation du capital humain également ; le financement de nos retraites aussi. Finissons-en avec le haro sur les banques pour nous demander : quelles finances et quelles banques voulons-nous ?
Résister à la démagogie, c’est aussi démêler les différentes crises financières qui se sont succédé et avoir un diagnostic rigoureux de la manière dont les banques ont été concernées ou touchées. Il n’y a pas une, mais des crises financières : subprimes et produits structurés, puis assureurs de crédits, puis chute de grandes banques, pertes sur les marchés financiers, enfin Madoff. Tout cela, fort complexe, n’est pas de même nature, et ne touche pas uniformément toutes les banques.