Les décisions du Conseil des ministres des 27 du 28 novembre remettent à 2013 un réel changement de cap de la politique agricole commune européenne. En n’acceptant qu’un taux de modulation de 10%, et en faisant de l’article 68 une tirelire pour de trop nombreux secteurs, l’UE risque de ne pas permettre un développement conséquent et général des modes de productions durable et respectueux de l’environnement comme l’agriculture biologique.
Point cependant positif, le cofinancement de 75% pour les ressources affectées aux nouveaux défis est en accord avec la demande exprimée, à Lille en juillet, par les organisations de producteurs bio de 10 pays européens. Si les Etats choisissent de faire de l’agriculture biologique le défi majeur pour leur agriculture, les aides pour celle-ci ne coûteront que 25% aux pays en question. Encore faut-il que la bio soit considérée comme une priorité : elle ne le sera probablement pas partout puisqu’elle sera en compétition avec tant d’autres « nouveaux défis ».
La PAC de demain, orientée définitivement vers l’excellence environnementale et sociale, assurant la sécurité alimentaire et une alimentation saine et abordable pour tous les citoyens européens, est remise à 2013 au plus tôt. Il faut espérer que d’ici là, le renforcement du secteur biologique et une forte pression de la société civile contraindront la Commission et les Etats membres à un vrai changement.