Dans ce rapport, Greenpeace France dresse le constat de l’inadéquation du modèle économique néolibéral et du capitalisme financier avec les objectifs de l’Accord de Paris.
Greenpeace France pointe en particulier le rôle crucial des multinationales et des marchés
financiers dans les émissions de gaz à effet de serre (GES) à l’origine du dérèglement climatique. Malgré la ratification par la France de l’Accord de Paris, qui invite les États à
prendre des dispositions à l’échelle de leur économie nationale pour atténuer
drastiquement les émissions de GES, les législations initiées jusque-là par des gouvernements soucieux de ne pas nuire aux intérêts des marchés ont largement dérogé à cette nécessité de plus en plus criante : réguler le secteur privé par des lois coercitives. Si bien qu’il n’existe aujourd’hui aucun dispositif légal qui oblige réellement les entreprises à réduire leurs émissions de GES. Tant qu’il en sera ainsi, la France échouera à atteindre les objectifs climatiques qu’elle s’est fixés. L’urgence politique consiste à soumettre les entreprises à l’Accord de Paris.
Cette urgence devient encore plus criante en ces temps de crise économique, corrélée à la
crise sanitaire déclenchée par la pandémie de coronavirus. Les choix de relance économique arrêtés engageront la trajectoire climatique du pays pour de nombreuses années, portant le risque de nous piéger dans des trajectoires carbonées à fort effet d’inertie. Il est temps de résorber les secteurs à haute empreinte écologique et de développer ceux qui font partie des solutions. Au moment où de nombreuses multinationales se précipitent au guichet de l’État pour recevoir des aides, renouant avec le vieux schéma néolibéral de la socialisation des pertes et privatisation des bénéfices, les responsables politiques doivent imposer aux entreprises polluantes des efforts environnementaux inédits.