Non à la supression de la taxation sur les billets d’avion.
Le président du groupe socialiste à l’Assemblée nationale, M. Le Roux, vient de rendre public un rapport du groupe de travail « compétitivité du transport aérien français ». Ce rapport estime que le secteur du transport aérien « ne peut plus porter (le) boulet » de la contribution au financement de la santé dans les pays pauvres. Coordination SUD appelle le Gouvernement et les députés à rejeter cette proposition.
Lancée en 2006 à l’initiative du Président Chirac avec le soutien des ONG françaises, et reprise par un nombre important d’Etats, la taxe sur les billets d’avions finance directement des programmes de santé. Unitaid, Gavi et le Fonds Mondial de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en sont les bénéficiaires. Rappelons que cette taxe rapporte 210 millions d’euros chaque année.
Ces fonds ont permis l’achat de médicaments, l’investissement dans la recherche de nouveaux traitements et financent directement des programmes de santé dans les pays du Sud. En particulier, Unitaid a permis de décupler l’accès aux médicaments de lutte contre le sida, la tuberculose et le paludisme en réduisant leur prix jusqu’à 80 %. Ainsi, des enfants, des femmes enceintes et les personnes les plus pauvres peuvent se soigner.
Pour Louis Pizarro, chef de file de la commission Santé de Coordination SUD, et directeur de Solthis, « Unitaid a fait les preuves de son efficacité. Lui enlever le soutien de la France, qui l’a créé, serait incompréhensible ! »
Cette nouvelle attaque sur les financements innovants destinés à la solidarité internationale se déroule dans un contexte plus global de baisse des crédits de l’aide publique au développement (APD). Déjà réduit à sa portion congrue, le budget de la solidarité internationale subit cette année encore une baisse importante (-2,79 %). Depuis 2012, le budget français d’aide publique au développement (APD) a reculé de près de 20 %, soit près de 640 millions d’euros.
« L’instauration d’une taxe sur les billets d’avions était un combat de plusieurs années et porté par la France. Sa suppression serait inconcevable. Cette proposition est d’autant plus ahurissante que le budget français pour la solidarité internationale est déjà en forte baisse et que le Gouvernement se félicite dans le même temps de promouvoir des financements innovants », s’indigne Christian Reboul, administrateur de Coordination SUD, et responsable des questions de financement du développement à Oxfam France.
Coordination SUD appelle le Gouvernement et les députés à rejeter cette proposition.
M. Le Roux,
Lorsqu’on a les moyens de se payer un ou plusieurs billets d’avions, on a les moyens de donner un peu pour la solidarité internationale. Et si ce n’est pas les pays riches qui aident les pays pauvres, qui le fera ?
N’en avez vous pas marre de voir des gens crever de faim ou de maladies soignables pendant qu’on déguste du fois gras et des petits fours hors de prix, dont la moitié iront à la poubelle ?
Voulez vous être celui dont on retiendra qu’il a préféré supprimer une taxe existante et efficace dans la lutte pour la santé pour tous ?
En quoi un euro pour des associations humanitaires, payé par le consommateur pourrait nuire à la compétitivité du transport aérien ?
Monsieur n’avez vous pas d’autres pistes de réflexion un peu plus humanistes ? Si nos politiques ne réfléchissent pas de manière globale en essayant petit bout par petit bout d’aider un peu plus les pays pauvres, combien compterons nous de noyés à Lampedusa dans 10 ans ?
Bien cordialement