En préparation du Sommet sur le climat de New York et de l’Assemblée générale des Nations unies, des représentants d’ONG environnementales et de développement, dont Coordination SUD, ont été reçues ce matin par François Hollande. Une occasion de dialoguer avec le Président de la République sur les enjeux majeurs. Malgré les engagements du chef de l’État, les ONG françaises restent vigilantes et appellent à une plus grande ambition de la France.
Coordination SUD qui rencontrait François Hollande ce matin, salue le maintien du dialogue du Président de la République avec les représentants d’ONG, comme il s’y était engagé avant chaque sommet international. Des entretiens réguliers essentiels au vu des échéances de l’agenda international (post-2015 et climat) et de la multiplicité des crises humanitaires, notamment au Proche-Orient, sur lesquelles la France doit jouer un rôle de premier plan.
L’Assemblée générale de l’ONU du 24 et 25 septembre 2014, adoptera des Objectifs de développement durable, intégrant les questions environnementales à la lutte contre la pauvreté et le changement climatique, alors que les Objectifs du millénaire pour le développement - qui arrivent à échéance en 2015 - ne seront que partiel
lement atteints. Si les propositions sont globalement satisfaisantes, Coordination SUD estime que la place accordée à la croissance économique, vue comme le principal moteur du développement durable est trop importante. Le développement économique à lui seul ne peut assurer un développement équitable pour tous.
D’autre part, le Sommet sur le climat du 23 septembre qui rassemblera les chefs d’États et de gouvernement, constituera une étape importante pour la réussite de la conférence de Paris en 2015. Jean-Marc Boivin, vice-président de Coordination SUD, rappelle que « les populations les plus vulnérables au changement climatiques sont dans les pays pauvres, et deux-tiers des actions d’urgence des ONG sont liées aux catastrophes climatiques ».
En pleine année internationale de l’agriculture familiale, une alliance pour une « agriculture intelligente face au climat » (Climate-Smart Agriculture) devrait être lancée à New York.
François Hollande a confirmé que la France s’y engagerait. Les ONG françaises expriment leur ferme opposition à cette décision compte tenu des fortes inquiétudes que soulève l’Alliance [1].«
Le choix de la France de s’y impliquer pour infléchir ses orientations de l’intérieur est une stratégie hasardeuse, qui revient à cautionner l’initiative » souligne Vanessa Laubin, chargée de mission au Geres et cheffe de file de la Commission Climat et
développement de Coordination SUD.
Enfin, Coordination SUD a alerté le Président de la République sur la confusion entretenue entre intervention militaire et action humanitaire. Les principes du droit international humanitaire, dont se revendiquent les ONG, affirment la nécessaire neutralité et impartialité pour répondre aux besoins de toutes les populations, sans distinction.
Le Président s’est engagé à rencontrer de nouveaux les ONG, en amont de toutes les grandes échéances internationales, ce dont se félicite Coordination SUD.
[1] Les Notes de la C2A et de la CCD : « Global Alliance for climate-smart agriculture : un jeu de dupes ? »