Elu pour la première fois en 1992 à la tête de la Mutualité Française, Jean-Pierre Davant quittera ses fonctions lors de l’assemblée générale du 14 décembre. A l’aube de son départ, il retrace les principales évolutions du mouvement mutualiste depuis dix-huit ans. Jean-Pierre Davant laisse à un son successeur une Mutualité unie et reconnue comme un acteur incontournable du système de santé. Les défis qui demeurent ? La lutte contre la banalisation et la capacité à faire ensemble...
Vous quitterez le 14 décembre la présidence de la Mutualité Française. Comment avez-vous trouvé le mouvement mutualiste lorsque vous avez été élu pour la première fois, en mai 1992 ?
Jean-Pierre Davant – A cette époque, le mouvement était au bord de l’implosion. Cela faisait des années que les mutuelles interprofessionnelles et les mutuelles de fonctionnaires se livraient à une guerre destructrice pour prendre le leadership de la Fédération. Je vous laisse imaginer les tensions qui existaient lors de nos débats ! Il était nécessaire de mettre un terme à cette situation qui paralysait le mouvement : soit on trouvait des solutions pour sortir de cette guerre picrocholine, soit cela implosait. Et je peux vous dire, qu’à certains moments, nous en avons été à deux doigts !
Issu de la Fonction publique, je me suis très vite efforcé d’émettre des signaux pour faire comprendre que j’étais le président de tous les mutualistes. Un rééquilibrage a été opéré pour mieux prendre en compte les préoccupations des mutuelles interprofessionnelles. Mais nous n’avions abouti qu’à une paix armée. Il fallait dès lors redonner à la Fédération des objectifs...