Il est de plus en plus difficile de se loger en France. Alors que 2,3 millions de ménages attendent d’accéder au parc social, une décision ministérielle pourrait venir limiter la capacité de construction et l’autonomie d’Action Logement.
Action Logement (AL) a engagé un recours contentieux devant le tribunal administratif contre une décision de l’Insee de modifier son classement statistique d’intermédiaire financier en administration publique. Un détail d’écriture ? Pas vraiment. Si cette décision était confirmée par un arrêté du ministère du Budget, elle limiterait fortement la capacité de financement de l’organisme paritaire, qui représente un tiers du parc de logements sociaux français. Une difficulté supplémentaire pour la construction de nouveaux logements, alors que le coût des matériaux a fortement augmenté du fait de l’inflation et que le relèvement du taux du livret A à 3 % induit une hausse du coût d’emprunt.
Ce reclassement ferait également basculer la dette d’Action Logement dans la dette publique de la France et exposerait le budget de l’organisme à des coupes toujours plus importantes, à la main de l’exécutif.
"L’État viendrait alors contrôler les emprunts et investissements d’AL", souligne Jean-Baptiste Dolci, conseiller logement à la confédération. "C’est l’esprit fondateur d’Action Logement qu’on attaque, estime Pascal Lagrue, secrétaire confédéral. Le logement des salariés, les aider dans la mobilité et leur procurer des services dans ce domaine est une mission reconnue d’utilité publique que nous nous devons de préserver."