Présenté en Conseil des ministres le 3 mai, le projet de loi Logement entend créer un « choc d’offre »… Par des investissements renforcés pour la construction ? Non. Selon le ministre délégué chargé du Logement, Guillaume Kasbarian, lui-même, seuls 287 000 logements sociaux sont construits cette année, soit un recul de 22 % par rapport à l’an dernier. Le projet présenté a en revanche créé un vrai choc ! Consulté, le Conseil national de l’habitat, auquel participe FO, l’a rejeté le 24 avril. Et dans un communiqué commun, cinq associations de locataires, dont l’AFOC, ont fustigé ce projet « qui fait la chasse aux pauvres, récompense les maires hors la loi, favorise le clientélisme et vend les logements sociaux en pleine crise de l’offre de logements ».
L’impasse de l’expulsion…
Le projet, qui devrait être d’abord présenté au Sénat en juin, accroît le pouvoir des maires. Ils présideront les commissions d’attribution de logements sociaux, pourront établir un classement préférentiel de candidats et opposer leur veto, donc refuser un candidat. Parmi les critiques encore de ce projet, la mise à mal de la loi SRU (de l’an 2000) dans son obligation faite aux communes d’atteindre 20 % à 25 % de logements sociaux, sous peine d’amendes.