" Les Missions Locales ne veulent pas être les agents des Régions ! "
indique Jean-Patrick Gille, Président de l’UNML [1]
"Tout le monde connaît la position d’Alain Rousset. Il veut que les régions aient la pleine compétence
de la formation professionnelle, de l’orientation et de l’emploi. Mais nous, nous lui disons qu’il faut
comprendre qu’une loi de décentralisation n’est pas une loi de régionalisation ! " prévient Jean-Patrick Gille, Président de l’union Nationale des Missions Locales, en réponse à l’audition du
président de l’Assemblée des régions de France (ARF) par la mission d’information sur Pôle emploi
de l’Assemblée nationale, le 12 février dernier, où celui-ci réclamait le pilotage des Missions Locales
par les Régions.
Accompagner les chômeurs éloignés de l’emploi
"Si cela veut dire que les Régions pilotent tout et récupèrent l’argent de l’État, nous ne sommes pas
d’accord. " s’insurge le Député d’Indre-et-Loire. Il constate qu’il y a un président par Mission Locale,
un président au niveau régional, et un au niveau national. Les Missions Locales bénéficient d’une
animation régionale, assurée par une association régionale, financée par l’État, et souvent abondée
par la région, selon lui. "On ne peut pas faire plus décentralisé que nous !" a-t-il commenté lors d’un
entretien accordé au Quotidien de la formation le 21 février. "Notre organisation part du terrain. Elle
est ‘intégratrice’ des financements, d’où qu’ils viennent, notamment des conseils généraux. Cela fait
partie de notre identité : ces structures territorialisées pour les jeunes qui relaient les dispositifs de
tous les niveaux de collectivités". Tant et si bien que ce modèle efficace pourrait selon lui bénéficier
à d’autres publics : "Nous pourrions mieux accompagner les chômeurs éloignés de l’emploi. Face à
Pôle emploi, nous apportons une dimension territorialisée".
Pilote, oui, mais au sein du CPRDF
Jean-Patrick Gille défend la spécificité du réseau des missions locales, décentralisé, autonome et
territorialisé : "Nous sommes un réseau prescripteur pour les jeunes et nous ne voulons pas être
agents des régions ! " Il estime qu’à vouloir supprimer le caractère associatif, l’accompagnement des
jeunes risque de devenir un service du conseil régional. Il conçoit que le pilotage se fasse, bien sûr
au niveau régional qu’il défend comme étant le bon "Que les Régions agréent les missions locales,
je ne suis pas d’accord. Qu’elles pilotent, cela peut se faire au sein du Comité de coordination
régional de l’emploi et de la formation professionnelle (CCREFP) qui est la structure de coordination
où on retrouve des organismes comme Pôle emploi, les Cap emploi.
L’accompagnement des jeunes pourrait faire l’objet d’une sous commission. Ça je suis prêt à le faire ". Tout en restant "vigilant"
quant aux dispositions des textes à venir, il se déclare toutefois "serein", le Premier ministre en
personne ayant donné un signal positif en assistant aux 30 ans des Missions Locales.
[1] Le Quotiden de la formation - 22 février 2013