Le débat sur les nouvelles formes d’emploi ne doit pas s’articuler autour de la revendication d’une liberté à travailler autrement engendrant une atomisation des individus alors livrés à eux mêmes. Elles n’ont pas non plus vocation à participer à une libéralisation outrancière des rapports sociaux mettant à mal une cohésion sociale déjà bien entamée.
Les CAE (Coopératives d’Activités et d’Emploi) intègrent la catégorie des nouvelles formes d’emploi (NFE) qui se développent depuis une vingtaine d’années et qui tendent à prendre de l’ampleur au sein d’une société en mutation. Les CAE accompagnent en effet des porteurs de projets de création d’activités économiques en les intégrant dans une entreprise coopérative partagée plutôt que de les laisser créer tout seul dans leur coin. Les CAE conjuguent processus d’individuation et projet collectif. Ces entrepreneurs, ainsi abrités au sein d’une PME coopérative en partage, sont plus forts sur le marché, ils se créent des avantages sociaux collectifs, bénéficient du statut salarié et travaillent de façon collaborative pour augmenter la pertinence de leur offre sur le marché. La coopérative d’entrepreneurs est une réponse de l’économie sociale et solidaire (ESS) à la volonté des personnes de travailler de façon autonome, sans être isolées pour autant. S’ils se regroupent en coopérative, c’est parce qu’ils veulent être aussi en phase avec les enjeux sociétaux actuels.