Ce mois de décembre sonne la fin d’une période particulièrement agitée pour les ML, MdE et PLIE. Si on ne peut pas tout incriminer au nouveau pouvoir arrivé en mai, force est de constater que l’attitude du gouvernement induit :
Une baisse de la garde des oppositions
Une résignation face à des solutions qualifiées « d’inéluctables »
La légitimation de la loi des plus forts
Une acceptation « zélée » des décisions par peur de déplaire ou de perdre des acquis
Les rencontres nationales des Missions Locales de Bordeaux, n’ont pas échappé à ces postures. En effet, sous couvert de la thématique du numérique, on a pu entendre les mêmes rengaines des directeurs et employeurs sur les soi-disant résistances aux changements, le manque de souplesse des salariés… (cf. Les pratiques numériques des professionnelles des Missions locales) et « en même temps » (Macronisme désormais connu !), le réseau des ML s’avère être tellement efficace et adaptable, qu’il va intégrer 100.000 jeunes en GJ, d’autant plus qu’il y aurait un bonus financier à la clé !
Ces journées nous ont laissé comme une impression de séminaire de motivation pour cadres « dynamiques et pleins d’avenir ». Tous les intervenants institutionnels avaient la « positive attitude ». On se congratule, on se fait du bien, du CARE ! Seule la CFDT a rappelé le difficile exercice du travail au quotidien, celui qui permet aux participants de ces journées nationales de venir parader.
Ah oui ! Mme Pénicaud est venue. Que retenir de son passage ? De l’enthousiasme suscité quand elle a placé des principes « Schwartziens » comme éléments de langage ? De la fébrilité avec laquelle elle a essayé de répondre aux jeunes qui eux, n’étaient pas venus que pour être sur la photo ? Des interrogations suscitées lorsqu’elle a évoqué un contrat aidé « de qualité » à mettre en place, mais ressemblant furieusement … aux E.A.V ! Nous attendons plutôt les conclusions du rapport Borello pour avoir enfin du concret.
En parlant de concret, l’AG de l’UNML a voté 4 motions, dont l’une vise à ouvrir une négociation sur le CDI dit de chantier ou de projet ou de mission ou d’opération (que de qualificatifs pour de si courts contrats !).
Tout droit sorti d’une des Ordonnances Travail, ce nouveau type de contrat favorisera une gestion plus « flexible » des emplois mais est contraire au principe du CDI classique inscrit dans la CCN. Qui peut croire que les organisations syndicales vont s’impliquer dans une négociation qui va augmenter la précarité dans un réseau qui compte déjà 20% de contrats de ce genre ?
Dans la même logique, la commission paritaire de négociation du jeudi 14 décembre qui a suivi ces Rencontres nationales des ML, n’a fait que confirmer la volonté de réadapter les droits des salariés pour répondre aux exigences des financeurs de la part de l’organisation patronale.
Outre combattre le CDI Chantier, nous avons dû aussi nous montrer pugnaces quant à faire comprendre notre vision d’une classification digne de ce nom qui reconnaisse les compétences des salariés et les valorise
Contrairement à l’UNML, la classification, tout comme la CCN, vis-à-vis des nouvelles règles d’articulation accord de branche/ accord entreprise, n’est pas un outil conjoncturel, mais bien un socle structurant la multitude de compétences mises en œuvre dans la pratique de l’insertion sociale et professionnelle.
D’autres sujets de discorde demeurent avec l’UNML :
L’accord sur l’égalité professionnelle
Les salaires
La prise en charge de la santé
La pression importante exercée sur les salariés par les organisations de travail
Le Synami restera extrêmement vigilant et ferme pour que les salariés conservent une CCN protectrice.