Le Comité National des Entreprises d’Insertion (CNEI) a adressé une lettre ouverte (cf. pièce jointe) à Bertrand Martinot, Délégué général à l’emploi et à la formation professionnelle vendredi soir afin de lui faire part de sa colère et de son indignation. Le CNEI a en effet appris avec stupéfaction que la Délégation générale à l’emploi et à la formation professionnelle (DGEFP) discutait de performance et d’expérimentation de nouvelles modalités pour l’insertion avec un major du travail temporaire, Adecco pour ne pas le nommer, alors que les réseaux de l’insertion par l’activité économique bataillent depuis plusieurs mois afin d’obtenir un rendez-vous sur ces sujets avec le Délégué général à l’emploi, sollicitations nombreuses et répétées depuis près d’un an, restées jusqu’à présent lettres mortes.
Plus de transparence
Le CNEI demande instamment au Délégué général à l’emploi de revenir à plus de transparence avec les acteurs de l’insertion et de cesser ces « petits arrangements » qui ne résoudront en rien la crise profonde que traverse la France avec 4,4 millions de chômeurs et 8,2 millions de personnes pauvres selon les derniers chiffres publiés par Insee. Le CNEI s’indigne du mépris avec lequel la DGEFP traite les réseaux de l’insertion par l’activité économique, interlocuteurs pourtant de premier plan dans la lutte contre le chômage et la précarité et dont la légitimité n’est plus à démonter. Depuis plus de 35 ans, les entrepreneurs d’insertion œuvrent pour la cohésion sociale et l’emploi dans les territoires et proposent chaque année près de 250 000 solutions d’insertion à des personnes en difficulté sociale et professionnelle.
Plus de performance
Le CNEI invite Bertrand Martinot à travailler à un véritable plan d’action en faveur de la cohésion sociale et de l’emploi. Plan qui puiserait ses bases dans le bilan national, consolidé et partagé, réclamé depuis plusieurs mois par les réseaux de l’insertion. Plan qui s’appuierait sur le travail à venir sur des indicateurs partagés afin d’évaluer les performances quantitatives mais surtout qualitatives (en termes d’emplois, de formations, de résolutions de problèmes sociaux périphériques à l’emploi…) des entreprises d’insertion. Il en va de la responsabilité de chacun et en premier lieu de l’Etat « de prendre les problèmes à bras le corps, avec réalisme, rigueur, professionnalisme et ambition ».
Le CNEI invite l’ensemble de ses adhérents ainsi que les autres réseaux de l’insertion à relayer cette lettre ouverte afin qu’ils soient enfin entendus et que leurs relations avec l’Etat passent de stériles à efficaces et d’inopérantes à performantes.