Le Commissaire européen Michel Barnier a réaffirmé son soutien aux entreprises d’insertion et à leur projet d’embaucher 150 000 personnes éloignées de l’emploi chaque année, lors de la rencontre organisée par le Comité National des Entreprises d’Insertion (CNEI) et CHANTIER école sur les filières vertes et l’insertion, le 31 octobre dernier, à Paris.
Après être revenu sur la « crise économique, sociale, humaine » que nous traversons, Michel Barnier a souligné que « nous cherchons à poser les bases d’une nouvelle croissance qui ne peut pas être la même qu’avant, qui sera plus sobre, plus verte, plus équitable, et dans laquelle, je le pense, les entreprises d’insertion que vous animez ont leur place, toute leur place à tenir » et d’ajouter : « Laurent Laïk [Président du CNEI] a été très clair sur ce point à l’occasion de notre dernière rencontre, je ne l’ai pas oublié : 150 000 citoyens qui retrouvent la voie de l’emploi, la voie de la réinsertion chaque année avec un impact budgétaire quasi nul. Des entreprises qui vivent à 80% de leur activité économique, qui embauchent localement, sur le terrain, des personnes qui sont traditionnellement éloignées de l’emploi et des actions pionnières dans les domaines de la croissance, de la croissance verte : le recyclage des déchets, l’habitat écologique ou la protection de l’eau. Je n’ai pas oublié dans mon précédent mandat de Président de Conseil général sur le terrain en Savoie, la place, le rôle, l’intelligence, l’exemplarité de beaucoup de ces entreprises d’insertion. Je n’ai donc pas oublié aujourd’hui à Bruxelles ce que représente votre secteur pour relever le défi de la croissance et de l’emploi et voilà pourquoi nous sommes déterminés avec László Andor et toutes ses équipes et les miennes à soutenir ce secteur à travers notre initiative pour l’entrepreneuriat social ».
Initiative pour l’entrepreneuriat social qui comprend trois axes que le Commissaire Barnier a rappelés :
« Premier axe : un meilleur accès aux financements publics et privés. László Andor a fait des propositions ambitieuses pour faciliter l’accès des entreprises sociales aux fonds européens, à ce qu’on appelle les fonds structurels à travers de nouvelles priorités de programmation dans précisément ces fonds qui vont être gérés en France, par exemple, plus en harmonie avec les régions. »
Deuxième axe : la visibilité des entreprises sociales en faisant de l’entrepreneuriat social l’un des douze leviers de l’Acte pour le marché unique. « Et je viens de confirmer avec mes collègues et le Président Barroso cette priorité dans la deuxième étape de l’Acte pour le marché unique, en mettant la cohésion sociale et l’entrepreneuriat social, comme un des leviers, une des conditions pour retrouver une croissance durable. »
Troisième axe : adapter, améliorer l’environnement réglementaire des entreprises d’insertion. « J’ai fait des propositions précises sur la réglementation des marchés publics de telle sorte que tous les acteurs économiques soient sur un pied d’égalité, par exemple, en prenant en compte, mieux qu’on ne le fait jusqu’à maintenant, le critère de l’impact social ou environnemental ou en réservant d’avantage de marchés aux entreprises d’insertion. C’est ce que j’appelle la qualification des marchés publics en même temps que nous avons voulu, à travers ces projets de directives, faciliter l’accès des petites et moyennes entreprises, dont les entreprises d’insertion font souvent partie, aux marchés publics donnés par les collectivités locales, nationales ou européennes. »
Trois axes pleinement en phase avec le Pacte pour l’insertion et l’emploi, porté depuis plusieurs mois par le CNEI, visant la requalification sociale et professionnelle de 150 000 personnes éloignées de l’emploi par an, à l’horizon 2017. Pacte qui pour rappel a été signé par le Président François Hollande et le Premier ministre Jean-Marc Ayrault, et dont le CNEI attend désormais la mise en œuvre. Pour une croissance intelligence, durable et inclusive : à quand la France à l’heure de l’Europe ?
Retrouver l’intégralité de l’allocution vidéo du Commissaire européen Michel Barnier ici.