Chaque fois que l’occasion se présente, comme actuellement avec le salon de l’automobile de Genève, la voiture électrique est présentée comme une option propre et économique. C’est un point de vue qui mérite très largement d’être reconsidéré.
En effet, le Réseau "Sortir du nucléaire" rappelle que, si ses batteries sont rechargées avec de l’électricité nucléaire, une voiture électrique contribue à toutes les tares de l’industrie atomique : production de déchets radioactifs, risques d’accident nucléaire, rejets de produits radioactifs et chimiques dans l’environnement, etc.
Qui plus est, contrairement à une idée reçue, l’électricité produite par EDF est fortement responsable d’émissions de gaz à effet de serre [1], ce qui vient d’être reconnu par une étude de l’Ademe (Agence de l’Environnement et de la Maîtrise de l’Energie) à propos du chauffage électrique : ce serait inévitablement aussi le cas si les batteries d’un parc de voitures électriques étaient rechargées en se branchant sur le secteur.
Par ailleurs, il faut aussi se poser quelques questions de bon sens :
est-il acceptable de consacrer à des véhicules électriques d’immenses quantités d’électricité... quand celle-ci commence déjà à manquer à des milliards de gens pour leurs besoins fondamentaux ?
un embouteillage n’est-il pas toujours absurde, qu’il soit constitué de voitures à essence ou de véhicules électriques ?
Le Réseau "Sortir du nucléaire" souligne néanmoins qu’il est possible, comme c’est le cas par exemple à Clermont-Ferrand ou à Montmelian [2], de recharger avec des énergies renouvelables les batteries des véhicules électriques.
[1] Pour "justifier" le nucléaire, la consommation française d’électricité a volontairement été démultipliée depuis des années par EDF et l’Etat. A tel point que, de plus en plus souvent, malgré 58 réacteurs, le parc nucléaire français est dépassé : sont alors des centrales thermiques (gaz, fuel, charbon), françaises ou étrangères, qui sont mises en service, dégageant de grandes quantités de CO2.