Le tribunal de grande instance de Lille a rendu le 1er avril 2008 un jugement annulant un mariage à la demande du mari. Les deux époux s’étaient mariés en 2006. Ils sont musulmans. Le mari a considéré qu’il avait été trompé sur ses « qualités essentielles » de son épouse, qui lui avait affirmé être vierge. Ce jugement a suscité une foule de commentaires à la fois horrifiés et confus, sur le thème général : le TGI de Lille déclare que la virginité est une qualité essentielle ! Ces commentaires mêlent en fait plusieurs questions, que nous tenterons ici de distinguer.
Comme le montrent les extraits du jugement, le tribunal a purement et simplement appliqué la loi, en l’occurrence l’article 180 du Code civil « Le mariage qui a été contracté sans le consentement libre des deux époux, ou de l’un d’eux, ne peut être attaqué que par les époux, ou par celui des deux dont le consentement n’a pas été libre, ou par le ministère public. L’exercice d’une contrainte sur les époux ou l’un d’eux, y compris par crainte révérencielle envers un ascendant, constitue un cas de nullité du mariage… S’il y a eu erreur dans la personne, ou sur des qualités essentielles de la personne, l’autre époux peut demander la nullité du mariage ».