Hier encore, c’est dans une Europe ravagée par la guerre que les habitants étaient contraints à l’exil. Aujourd’hui, c’est vers cette même Europe que des centaines de milliers de personnes convergent pour ne pas mourir. Depuis le début de l’année 2015, plus de 350 000 personnes fuient les conflits ou l’oppression. Des centaines périssent à notre porte.
Face aux atermoiements de l’Union européenne et de ses États, face aux positions inhumaines de certains responsables politiques, face à l’hostilité d’une partie des citoyens européens, face au piétinement indigne des valeurs républicaines, il faut agir. Urgemment. La mobilisation croissante de la société civile et de la population, en Allemagne, en Autriche ou en Suède ce week-end, est un signe rassurant d’une conscience qui ne s’est pas éteinte. Elle est parfois indispensable pour bousculer les États et les pouvoirs publics. La France a pris la décision aujourd’hui d’accueillir 24 000 réfugiés d’ici deux ans. Nous nous en félicitons mais une simple application d’une politique de quotas n’est pas suffisante pour accueillir avec dignité et humanité demandeurs d’asile et migrants.
L’engagement citoyen et le refus de l’immobilisme, c’est la voie que la Ligue de l’enseignement a choisie. Avec nos amis italiens d’ARCI et toutes les organisations membres du Forum civique européen, nous avons, il y a plusieurs mois à Lampedusa, appelé à un rassemblement d’organisations et de citoyens pour contraindre les États membres de l’UE et les institutions à assumer leurs responsabilités politiques.
Nous avons réclamé une politique publique européenne de l’accueil des réfugiés et migrants fondée sur le respect des droits humains. Nous avons également proposé que le 21 juin, journée mondiale des réfugiés, soit un moment privilégié pour sensibiliser les populations à l’ensemble des questions migratoires.
Au niveau national, notre réseau de fédérations départementales et d’associations - locales se mobilise sur plusieurs fronts :
promotion des initiatives de collectifs comme la collecte de moyens et de dons (avec Solidarité Laïque tout particulièrement) et l’accueil de personnes (avec le collectif « Pour un avenir solidaire »),
recherche de mise à disposition de locaux d’accueil d’urgence dans nos centres de séjours,
aide à la scolarisation des enfants et des jeunes,
actions d’éducation populaire pour sensibiliser l’opinion, au-delà de l’urgence et de l’émotion, sur la situation et ses causes.
En choisissant la solidarité et la fraternité plutôt que l’indifférence et la peur, chaque citoyen œuvre pour la dignité de l’être humain et la paix.
Agissons.