Depuis six mois, à Calais, les navires de SeaFrance sont à quai. Mais l’attribution pour 65 millions d’euros des trois derniers bateaux au groupe Eurotunnel, lundi 11 juin, a rendu l’espoir aux anciens salariés de la compagnie : le Berlioz et le Rodin pourraient reprendre la mer dès la fin du mois de juillet. En mauvais état, le troisième, destiné au fret, devra d’abord retrouver son certificat de navigation.
A terme, ce sont plus de 500 emplois qui doivent être retrouvés avec la mise en place d’une société coopérative et participative (Scop). Avant sa liquidation judiciaire en janvier dernier, SeaFrance employait 880 personnes en France et 130 en Angleterre.
Lundi après-midi, les porteurs du projet de Scop ont fêté la décision du tribunal de commerce, conscients pourtant des difficultés qui les attendent : "Il y a tout à rebâtir et à reconstruire", reconnaissait Frédéric Lefranc, un ex-SeaFrance. En Scop ou non, pour qu’une entreprise fonctionne, il lui faut des clients, de l’activité. Quand une société arrive en liquidation, il est parfois trop tard : les clients n’ont plus confiance et les fournisseurs craignent de ne pas être payés.