LE BEURRE DE KARITE - La nouvelle filière au service de l’émancipation des femmes au Burkina Faso

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LE BEURRE DE KARITE - La nouvelle filière au service de l'émancipation des femmes au Burkina Faso

Pour la peau, le beurre de karité ressemble à une
panacée : il protège contre les intempéries et le
soleil, désinfecte, aide à la cicatrisation, stimule des
cellules, prévient les vergetures… Dans les pays
occidentaux, il est utilisé dans de nombreux
cosmétiques, et la tendance au retour vers le naturel
pousse à l’utiliser de plus en plus pur. En Afrique de
l’Ouest, on l’utilise depuis des millénaires, dans la
pharmacopée, pour la toilette, mais aussi comme
corps gras pour les fritures. Le beurre est tiré
d’amandes présentes dans le noyau du fruit de
l’arbre karité, une essence particulièrement
respectée par les Africains en raison de ses vertus
et de son mode de reproduction qui rend sa culture
pratiquement impossible.

Beurre ou Amandes

De croissance lente, l’arbre ne produit des fruits qu’à
partir d’une quinzaine d’années, et seulement un an
sur trois. La végétation du Burkina-Faso recèle
beaucoup de karités. Environ 10% de la production
cueillie du pays est exportée, mais neuf fois sur dix,
c’est sous forme d’amandes brutes. Ce sont donc
les grandes huileries européennes qui en extraient
le beurre, et le revendent à l’industrie cosmétique.
Pourtant, le beurre pourrait être produit sur place
avec des méthodes naturelles par les Africaines. Là-
bas, cueillir et traiter le karité, c’est le travail des
femmes. Formée voici cinq ans, l’Union de
Groupements de Productrices de Produits Karité de
la province de la Sissili-Ziro, au Burkina Faso,
regroupe aujourd’hui plus de mille femmes. Elles
cueillent les fruits et font aussi la transformation.

Trouver de nouveaux débouchés

Les productrices font cependant face à plusieurs
handicaps. Encore mal équipées, peu organisées
pour la cueillette, leur productivité reste faible. Tout
l’enjeu est donc de faire en sorte que la filière
s’organise pour avoir accès aux meilleurs marchés
d’export. Développé avec l’appui de l’ONG française
Tech-Dev, l’UGPPK vient d’être certifiée par FLO. Le
but : trouver de nouveaux débouchés pour le beurre,
et augmenter ainsi la valeur ajoutée qui reste aux
villages. La prime de développement et le prix
minimum garanti devraient permettre aux femmes
d’investir dans des moyens de production et de se
former. Les préfinancements contribueront à
sécuriser leurs revenus. L’appui à la
commercialisation leur permettra progressivement
de mieux se familiariser avec le marché afin que de
plus en plus de femmes puissent accéder à la
transformation. .

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