Le 5 novembre dernier, la FAS était invitée à intervenir dans le cadre d’un événement important, de préfiguration de l’Institut National du Travail Social (INTS), organisé au CESE (Conseil économique, social et environnemental), autour de la question « Attirer vers les métiers du social ? ». Dans le même temps, se précisaient les contours d’une grande campagne de mobilisation au service de l’attractivité des métiers du soin et de l’accompagnement social, orchestré par les ministères sociaux, conduisant au lancement de la « marque » (sic) et de la plateforme « prendresoin.fr ». Si le problème n’est pas nouveau, on devine, à travers ces deux événements, combien son ampleur de plus en plus critique érige la question du recrutement des forces vives de la solidarité en véritable problème public.
Dans ces temps politiques et budgétaires difficiles, partageant l’inquiétude légitime d’énormément d’acteurs du champs, professionnels et personnes concernées, il nous semble essentiel de poser des gestes forts et affirmatifs : « Le travail social est la solution » (pour reprendre les termes d’une vidéo que nous continuerons à faire connaitre massivement) ! Notre réponse collective sera toujours d’opposer aux discours des cyniques, des défaitistes ou des catastrophistes, non pas un autre discours, mais la réalité de gestes inquantifiables, posés au quotidien, par une armée de personnes et professionnels engagés pour faire vivre la solidarité. Nous n’opposons pas au tumulte des temps présents une utopie, mais un engagement quotidien, ancré, essentiel à nommer, montrer et revendiquer. « Sans le travail social, qui pour écouter, soutenir, aider, accueillir, accompagner… »
Cette « solution » que nous incarnons tous ensemble aujourd’hui, nous savons qu’elle sera toujours plus décisive demain, alors que la montée des inégalités et des risques socio-environnementaux nous fait déjà basculer dans un nouveau paradigme. Le Nouveau Régime Climatique, comme le nommait Bruno Latour – un grand homme d’engagements, aujourd’hui disparu -, appelle à réaffirmer avec toujours plus de force la place du travail social, l’importance de moyens proportionnés, la nécessité d’investissement dans la durée, face aux nouveaux risques de fractures qui traversent nos sociétés. Sans les intervenants sociaux, sans les nombreux acteurs de la solidarité, qui pour porter attention aux personnes et à leurs milieux de vie dégradés ? Qui pour se soucier des liens que les personnes entretiennent à un collectif vivant, faits d’humains et de non humains ? Qui pour entendre les ressources et pratiques de transition écologique des personnes invisibilisées sur ces sujets ? Etc.