Mercredi 10 octobre à 10h30 au Parlement Européen, le réseau PAN-Europe (dont le MDRGF est un des administrateurs) et l’ONG Milieudefensie (Pays-Bas) ont présenté les résultats des analyses de résidus de pesticides contenus dans des fruits achetés dans une boutique du Parlement Européen à Bruxelles. Des résultats étonnants !
Comme nous l’annoncions dans notre communiqué du 9 octobre, les résultats des analyses en résidus de pesticides contenus dans des fruits achetés dans une des boutiques du Parlement Européen ont été révélés lors de cette conférence de presse. Des résultats qui doivent inciter au changement.
L’enquête et les fruits ciblés. En juillet 07, des représentants de nos ONG ont acheté au sein du parlement européen 8 fruits différents (fraises, abricots, oranges, pommes, poires et 3 sortes de raisins). Ces fruits ont été analysés pour évaluer leur teneur en résidus de pesticides. La plupart des échantillons testés provenaient de l’UE : fraises belges, oranges espagnoles, 2 types de raisin d’Italie, pommes et poires françaises. L’une des grappes de raisin venait d’Egypte. Pas d’origine indiquée pour les abricots.
Résultats : Tous les fruits contaminés ! 28 résidus de pesticides différents ont été retrouvés dans les échantillons, avec en moyenne 5 résidus différents par fruit, tous les échantillons étant contaminés. Fait remarquable : 14 pesticides différents rien que pour les fraises !
Parmi ces pesticides, on a retrouvé 10 cancérigènes connus, 3 neurotoxiques, 3 toxiques pour le développement ou le système reproducteur et 8 perturbateurs endocriniens suspectés. 2 de ces polluants ont été classés comme « hautement dangereux » par l’OMS.
Abricots, raisins et orange contenaient des résidus au delà de la Limite Maximale en Résidus (LMR) – seuil légal à ne pas dépasser : dont des perturbateurs endocriniens pour les abricots, un cancérigène pour le raisin ainsi que pour les oranges etc.
Ces analyses corroborent les enquêtes annuelles menées au niveau de l’UE faisant état en 2006 de plus de 324 pesticides différents retrouvés dans les 60450 échantillons testés. Avec plus de 40% des échantillons contaminés par des pesticides et 3% au-dessus des LMR. Pour la France ce sont 48% des aliments qui contiennent des pesticides dont 5% qui dépassent les LMR.
Les futures législations « La présence de pesticides dans les aliments, parfois à des niveaux importants, est la conséquence directe de la politique agricole européenne menée depuis plus de 50 ans. Chaque année, plus de 200 000 tonnes de pesticides sont épandus en Europe dont 1/3 en France ! Nombre de pesticides sont dangereux pour la santé et l’environnement. Alors que la question des pesticides occupe le devant de la scène en France, nous pensons qu’il est temps de prendre les mesures qui s’imposent pour une plus grande protection de la santé et de l’environnement. Comment ? En interdisant les pesticides préoccupants et instaurant un programme de réduction des pesticides de 50% en 10 ans. Lors du vote en plénière en Octobre sur les législations pesticides, le parlement européen a une occasion unique de prouver qu’il agit pour la protection de ces concitoyens. En France, le Grenelle de l’environnement devra impérativement déboucher sur l’adoption d’un plan de réduction de 50% de l’usage des pesticides dans les 10 prochaines années . Il ne faudra pas manquer ces rendez-vous. Nous saurons y être attentifs. », déclare François Veillerette, Administrateur de PAN-Europe et Président du MDRGF.
Vous dites qu’en France, 5% des échantillons dépassent les limites légales. D’un autre côté, 3 fruits sur 8 dépassant les limites, à§a ferait plutôt proche de 40 % !
Si 40 % des échantillons du testing dépassent les limites légales, faut-il s’étonner que le chiffre officiel ne soit que de 5 % ?