Le Réseau Entreprendre a publié en janvier 2010 une étude sur la création d’entreprises sociales en France durant la période 2006-2012. C’est donc à la fois une analyse des créations d’entreprises sociales dans les dernières années et une mise en lumière des opportunités de croissance pour les années à venir. Pour rendre ce travail très pédagogique et facilement utilisable, l’auteur l’a structuré autour de cartes afin de matérialiser les territoires qui pourraient être les plus porteurs pour des créateurs d’entreprises sociales.Insertion : une large majorité d’associations
D’abord, il faut poser les cadres. Pour la période 2006-2008, le rapport reprend la définition de l’entreprise sociale proposée par l’Avise dans son Guide de l’entrepreneur social et qui distingue quatre natures de finalités sociales (au regard des salariés, des clients, de la gouvernance et des produits- services de l’entreprise). Pour 2009‑2012, l’entreprise sociale a été délimitée selon la définition du Collectif pour le développement de l’entrepreneuriat social (Codes), qui la caractérise par un faisceau de critères reposant sur la finalité sociale-sociétale-environnementale, la lucrativité nulle ou limitée et la gouvernance impliquant les parties prenantes de l’entreprise. En 2008, le rapport estime à environ 6 200 le nombre de créations d’entreprises d’insertion et d’intérim d’insertion, d’entreprises adaptées, d’associations employeurs, de Scop ou de « social business » regroupées sous l’expression d’entreprises sociales. C’est le statut associatif qui est bien évidemment plébiscité, avec environ 6 000 structures. Les entreprises sociales créées en 2008 représentent environ 15 % du nombre de sociétés commerciales employant au moins un salarié créées durant la même année. L’auteur complète la carte d’identité de ces créations en précisant qu’elles ont été faites majoritairement ex nihilo, par des demandeurs d’emploi et « avec l’ambition de compter cinq à dix personnes dans les cinq ans ».