La Contribution Climat Energie est une des mesures les plus fortes du Grenelle de l’Environnement. Par son caractère lisible et pédagogique, on peut attendre de cet outil l’accélération de la conversion de la société française à un mode de vie sobre en carbone qui permette à tous d’anticiper l’inexorable relèvement du prix des hydrocarbures. L’ajourner, c’est en définitive condamner l’industrie française à vivre des lendemains qui déchantent lors des prochaines hausses de prix des énergies fossiles.
Ajourner la taxe carbone, c’est affaiblir à long terme la compétitivité des entreprises françaises
Fin décembre 2009, la décision du conseil constitutionnel de demander au gouvernement de revoir son texte à cause de trop nombreuses exemptions avait été saluée par le WWF. Nous avions précisé alors que le nouveau texte devait impérativement être moins pénalisant pour les ménages et plus efficace pour les entreprises afin d’accélérer la conversion de notre économie à un modèle énergétique moins dépendant des énergies fossiles.
Si l’abandon devrait être confirmé au moins de juillet, c’est la compétitivité à long terme des entreprises françaises qui en sera la première victime. En effet, la contribution Climat Energie a pour vocation de permettre l’adaptation des entreprises françaises à la nouvelle donne énergétique et en particulier la remontée inexorable du prix des hydrocarbures.
L’exemplarité de la France est l’une des clefs de la réalisation d’une taxe carbone européenne
Le 08 mars dernier, Algirdas Semeta, nouveau commissaire à la Fiscalité a rappelé qu’un nombre croissant d’Etats membres sont sur le point de mettre en place une taxe carbone rejoignant ainsi la Suède, la Finlande et le Danemark. Cette convergence autour d’objectifs de fiscalité environnementale communs, dans le cadre d’une révision de la directive existante sur la taxation de l’énergie, est une bonne nouvelle après l’échec de l’Europe lors du sommet de Copenhague sur le climat.
Mais pour que cette harmonisation se fasse il faut renforcer le groupe des pays européens pionniers comme la Suède. « La France doit assumer son leadership européen et maintenir son projet de taxe carbone afin de permettre l’émergence d’une taxe carbone minimum à l’échelle de l’Union. Ne pas le faire, c’est renier l’esprit du Grenelle et dévaloriser définitivement le leadership que la France essaye de porter sur le climat depuis sa présidence de l’Union » remarque Serge Orru, Directeur général du WWF-France.