Au prétexte de protéger et qualifier les pratiques artistiques en amateur, un projet de loi les mettrait-elles en péril aujourd’hui.
Avec maladresse, ce texte réglemente leur participation à des manifestations culturelles et festives dans le cadre des dispositifs du Code du travail. Il définit le caractère lucratif de l’organisation selon un faisceau de critères dont la publicité professionnelle de l’évènement, le recours à du matériel professionnel ou le nombre de spectacles produits.
Le caractère ambigu dans sa version actuelle laisse craindre le pire pour l’organisation de la manifestation, de festivals et d’évènements voués à disparaitre si les amateurs qui y contribuent devaient être requalifiés.
Pourtant, la Ligue de l’Enseignement, en son nom ou au sein de la Cofac, avait participé aux travaux préparatoires de ce projet de loi. Elle se félicitait de la nécessaire abrogation du statut de l’amateur de 1953, devenu obsolète. Mais elle continuera de défendre une définition ouverte de l’expression des pratiques amateurs, en complémentarité plutôt qu’en concurrence des pratiques professionnelles. Elle s’inquiète de la possible mise en danger des programmations nombreuses et reconnues qui contribuent à la vigueur artistique culturelle et citoyenne de notre pays.
La Ligue de l’Enseignement entend s’associer avec ses partenaires et demande la suspension du projet et le retouir à des propositions garantissant le développement harmonieux et concerté des pratiques amateurs et professionnelles des arts et de la culture. Elle appelle ses fédérations et associations à se mobiliser dans ce sens.