Le jeune agriculteur plonge franchement ses mains dans la terre sablo-limoneuse qui pourrait le nourrir jusqu’à la fin de sa vie. "Pour cultiver des légumes à racines, il n’y a pas mieux, la tendreté apportée par le limon de la rivière permettra aux carottes ou aux navets de pousser bien droit dans le sol", explique Julien Bonnet, 24 ans, installé depuis quelques jours sur ces dix petits hectares charmants de la rive gauche de la Dordogne, près de Castillon-la-Bataille (nord Gironde).
Face au rectiligne cottage leur servant de fermette, Julien et son amie Karine ont semé leurs premières pousses : de l’ail et des fèves. Suivront, dès le mois prochain, carottes, betteraves et patates en plein champ. Puis laitues, tomates et radis sous serre. Julien prévoit aussi de fabriquer son propre pain, de cultiver du sarrasin et, peut-être, de remettre le verger en état. Le cheveu dru, les mains déjà sculptées par l’effort manuel, la cigarette roulée aux lèvres, le voilà en train de réaliser son rêve : vivre en agriculteur, et en agriculteur bio par-dessus le marché !