En effet toutes les mesures annoncées récemment, que ce soit dans les domaines de l’emploi, de l’accompagnement social, du logement ou de la santé, : réduction du temps d’indemnisation des demandeurs d’emploi, limitation de l’Allocation spécifique de solidarité, réhabilitation des HLM et amélioration de l’habitat à la baisse, augmentation du forfait hospitalier, baisse de certains remboursements par la sécurité sociale, font craindre une plus grande précarisation des personnes les plus vulnérables.
Dans le même temps, un discours dangereux tente de nous faire croire que les victimes sont coupables de paresse ou d’indolence et que l’accompagnement social maintient les personnes aidées dans l’assistanat.
Les 40 associations nationales de solidarité regroupées dans le collectif ALERTE protestent vigoureusement contre ces tendances et sont témoins chaque jour de la volonté des personnes en difficulté de s’en sortir.
Non ! le social ne s’oppose pas à l’emploi et le travail social ne maintient pas les personnes soutenues dans l’assistanat.
Prendre soin des personnes les plus menacées par l’exclusion, ce n’est pas nuire au dynamisme ou à la pugnacité économiques, c’est accepter de soutenir les personnes pour qui l’accident arrive, que ce soit dans le domaine de la santé, de l’emploi (50 000 salariés sont victimes d’un plan social par an) ou du logement, entraînant à sa suite une série d’aléas qui dépassent les capacités des personnes ou des familles à faire face à la situation.
Accompagner au plan social les personnes les plus fragiles, c’est :
les aider elles et leurs familles à stopper la spirale de la chute,
les soutenir financièrement et psychologiquement, pour qu’elles se reprennent remobilisent leurs ressources, de façon à pouvoir ré-envisager l’avenir avec la force et la dignité nécessaires à leur ré - insertion.
C’est pour toutes ces raisons que les 40 associations regroupées au sein d’ALERTE demandent au gouvernement que la lutte contre l’exclusion, garante de la cohésion sociale dans notre pays, redevienne une priorité nationale et que cela se traduise dans le budget 2004.