Aide et Action, association internationale de développement par l’éducation,
s’inquiète de l’augmentation actuelle du travail infantile dans de nombreux pays.
Le droit à l’éducation est un Droit humain fondamental [1], indispensable en vue de l’exercice des autres droits humains. Le travail des enfants constitue donc une violation de ce Droit et tout enfant devrait avoir sa place au sein d’un système éducatif adapté à sa situation et à son âge.
Pourtant, selon de récentes études [2], du fait de la crise sanitaire liée à la COVID-19 - et de ses conséquences économiques - des millions d’enfants supplémentaires risquent d’être « contraints de travailler, ce qui pourrait conduire, pour la première fois en vingt ans, à une hausse du travail des enfants » [3].
Aide et Action alerte et appelle à la mobilisation pour que le « monde d’Après » soit réellement meilleur et que tous les enfants, jeunes et adultes puissent avoir accès à une éducation de qualité.
Depuis la fin du XIXe siècle en France, en Europe et dans le monde, les sociétés, les dirigeants, les médias et l’opinion publique ont majoritairement évolué sur la question du travail des enfants. Alors que ce dernier relevait, jusque-là, de la norme, il est désormais considéré comme un fléau humain majeur contre lequel il convient de lutter sans relâche.
De grands progrès ont été réalisés, résultats de luttes courageuses en matière de droits de l’enfant et de droits du travail. Si des décennies de progrès ont ainsi fait baisser le travail des enfants de 94 millions depuis l’an 2000 [4], on estime pourtant, qu’aujourd’hui encore, 152 millions [5] d’enfants - vivant majoritairement dans les pays pauvres et, notamment, en Afrique et en Asie - restent « privés de leur enfance, de leur potentiel et de leur dignité » [6], parce que contraints d’exercer un travail dangereux pour 72 millions [7] d’entre eux (mines, briqueteries, enfants-soldats, trafic de drogue, prostitution etc.) et en situation d’esclavage pour 4,3 millions [8] d’entre eux] mettant en péril « leurs scolarité, santé et développement physique et mental » [9].
Cette année, les effets dévastateurs, et notamment économiques, de la crise liée à la COVID-19 risquent d’encore aggraver la situation et pourraient conduire, pour la première fois en vingt ans, à une hausse du travail infantile [10]. Car, si de nombreux facteurs sont à l’origine du travail des enfants (normes sociales, inégalités et discriminations, manque d’emplois décents pour les adultes et les adolescents, migration et situations d’urgence), la pauvreté en est le moteur essentiel.
Depuis 40 ans, Aide et Action, association internationale de développement par l’éducation, se bat pour que, dans le monde, toutes et tous aient accès à une éducation de qualité. Pour lutter contre le travail infantile, contribuer à faire respecter le droit à l’éducation et à faire appliquer l’article 32 de la Convention (internationale) relative aux droits de l’enfant, Aide et Action accompagne les familles les plus démunies et crée les conditions favorables nécessaires pour que les enfants puissent aller à l’école, être nourris correctement et évoluer dans un environnement favorable aux apprentissages et à leur bon développement. Aussi, depuis l’avènement de la pandémie de COVID-19, en 2020, Aide et Action a initié de nouvelles activités et/ou adapté ses activités existantes au sein de ses 85 projets
menés dans 19 pays, afin de répondre aux conséquences éducatives et économiques de la crise.
Globalement, en 2020, la réponse rapide d’Aide et Action à la crise de la COVID-19 a ainsi permis de soutenir 912 791 personnes [11] (dont 50% de filles et femmes). Notre objectif ? Pallier les conséquences négatives immédiates de la pandémie et en limiter les impacts de plus long terme, dont le travail infantile, pour les populations vulnérables et marginalisées qu’Aide et Action accompagne dans ses programmes.
« Partout dans le monde, un enfant doit pouvoir profiter de son enfance et de son insouciance. Sa place est à l’école et ses devoirs scolaires sont le seul travail possible les concernant. Face à l’inquiétante hausse actuelle du travail infantile, nous restons vigilants, prêts à intervenir en réponse à cette menace, afin d’en limiter le nombre de victimes » insiste Charles-Emmanuel Ballanger, Directeur Général international d’Aide et Action. « Par ailleurs, alors que dans le monde près de la moitié des élèves sont encore concernés par la fermeture des écoles et alors qu’on estime que jusqu’à 20 millions de filles ne reprendront jamais leurs études, les engagements politiques doivent être accompagnés de financements ambitieux, plus que jamais indispensables pour face à cette urgence éducative sans précédent ! »
[1] Cf. Déclaration universelle des droits de l’homme
[2] Etude conjointe Organisation internationale du Travail (OIT) & UNICEF 2020
[3] OIT & UNICEF
[4] OIT 2017
[5] OIT 2019
[6] OIT & UNICEF
[7] OIT & UNICEF
[8] OIT 2019
[9] OIT & UNICEF
[10] Etude conjointe Organisation internationale du Travail (OIT) et UNICEF 2020
[11] 436 986 enfants et jeunes et 475 805 adultes