Bien que le phénomène ne soit ni médiatisé ni soutenu, la France expérimente encore bon nombre de « réanimations » en coopératives et de plus en plus de transmissions d’entreprises aux employés au moment du départ en retraite du patron. Entre 1978 et 1983, les réanimations avaient déjà concerné 339 entreprises. Sur les dix dernières années, le réseau de la Confédération générale des sociétés coopératives de production (Scop Entreprises) a accompagné 260 nouveaux cas de réanimation ou recréation d’entreprises en difficulté. D’autre part, 147 transformations ont été répertoriées en dix ans. Le taux de survie à cinq ans de ces coopératives est de 70 %. Elles ont sauvé 7 300 emplois (1).
Président de Scop Entreprises, M. Patrick Lenancker est persuadé que plus d’emplois pourraient être sauvés. Pour cela, il appelle les responsables politiques à créer des financements spécifiques en faveur des salariés qui investissent collectivement dans la reprise de leur entreprise, et préconise la création d’une « agence nationale de la transmission d’entreprises aux salariés ». Malheureusement, si l’on s’en tient aux déclarations de Mme Christine Boutin, en avril 2007 (elle est depuis devenue ministre du logement et de la ville), ses revendications risquent de rester lettre morte. Le mouvement coopératif français avait alors invité les candidats à la présidence à exposer leurs programmes en faveur des reprises d’entreprises en Scop (2). La porte-parole de l’Union pour un mouvement populaire (UMP) ne fit alors que réciter de vagues thèmes chers à son mentor : préserver l’identité française des entreprises, renforcer le capitalisme familial, revaloriser le travail, encourager la « flex-sécurité ». Et de conclure sur la « croyance dans l’éthique du capitalisme » de M. Nicolas Sarkozy...