LA FÉDÉRATION DES MUTUELLES DE FRANCE BAILLONNE SON PORTE-VOIX ET LICENCIE 8ÉLUS CGT SUR 11
Mauvais choix quand la société française retrouve l’espoir d’un changement
social, quand la réforme de la Sécu reste à venir, quand les mutualistes demandent, à en croire le cabinet
conseil Bfa, davantage de solidarité et davantage d’informations. Entre l’ouverture aux autres forces du mouvement
social et le repli sur soi -quand bien même on feindrait le rassemblement au sein de la mutualité française-
il est dramatique de se tromper d’option.
Qui, quoi, comment, pourquoi, etc.
Viva, mensuel grand public, diffusé par abonnement à 600 000 exemplaires, traite de sujets santé (individuelle
et publique), de protection sociale et de solidarité. Il est aujourd’hui menacé par un beau plan de « sauvegarde
de l’emploi » qui supprime 21 postes équivalents temps plein et touche plus de 70 personnes, essentiellement
des journalistes, soit par licenciement sec soit par diminution de moitié du temps de travail (avec
licenciement en cas de refus).
Le plan de licenciement vise 8 élus du personnel CGT sur 11 et met à la porte 4 personnes de plus de 50 ans
sans aucune mesure d’accompagnement. Le plan ne propose aucun reclassement. Le tout sans justification
économique réelle, ainsi que le confirme un rapport d’expertise commandé par le CE.
Voilà pour le volet social.
La « nouvelle formule » lave plus blanc
Le volet rédactionnel n’est guère plus brillant. La « nouvelle formule » qui découle du plan de licenciement
sabre les six éditions régionales du seul mensuel qui consacre une telle place aux informations sanitaires et
sociales en région. Les projets de nouvelle formule balancent entre l’inexistant et l’atterrant. Les difficultés
financières des Mutuelles de France - et, au-delà, de toute la mutualité confrontée à l’offensive des assurances,
aux politiques européennes et gouvernementales - ne suffisent pas à justifier cet arrêt programmé. Pour
nous, ce deuxième plan de licenciement en deux ans en précède encore d’autres.
Valeurs envolées ?
Absurde alors, ce coup assené à l’outil qui pouvait le mieux porter les valeurs de solidarité, de partage et de
résistance des Mutuelles de France ?
A moins que ces valeurs n’aient pris un coup dans l’aile et qu’il ne s’agisse plus aujourd’hui que de négocier
sa meilleure part complémentaire sur le marché de la santé ? Inutile, dans ce cas, de conserver un titre grand
public. Un support institutionnel y pourvoira bien mieux.
Inquiets pour leurs emplois et la signification de leur suppression, décidés à conserver des élus du personnel,
estomaqués par la manière indigne dont cette entreprise de l’économie sociale compte procéder à ces licenciements,
les journalistes de Viva en appellent à la responsabilité des dirigeants mutualistes.
—
Les journalistes de Viva,
avec le soutien de la section syndicale SNJ-CGT
VIVA BAISSE PAVILLON
Viva en péril
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