L’UE cherche à attirer les capitaux privés vers les activités à vocation sociale. Une manière de changer l’image de la finance, tout en aidant les entrepreneurs à ne plus dépendre uniquement des subventions publiques.
Une entreprise européenne sur 10 travaille dans l’économie sociale et solidaire (ESS), alors que le secteur reste invisible ou indéfinissable pour la plupart des citoyens. Existe-t-il d’ailleurs vraiment ? « La sphère de l’économie sociale est longtemps restée en dehors des préoccupations traditionnelles des économistes », admet l’Insee dans une étude publiée en mai. Elle traverse pourtant de nombreux domaines, qu’il s’agisse de l’agriculture, la santé, l’environnement, les transports ou la culture. Sa raison d’être repose sur la réalisation d’objectifs sociaux, comme la réduction des inégalités, et non l’accumulation de profits. "Fonds d’entrepreneuriat social"
Un discours qui porte en période de crise et mobilise donc l’UE. D’ici la fin du mois de juin, les députés européens et les Etats pourraient parvenir à un accord politique afin d’accélérer la mise à disposition de capitaux privés au profit de l’ESS. Prêts, garanties, prises de participation dans l’entreprise, capital risque… La palette des instruments financiers est large. Mais sans contrepartie, les investisseurs continueront de se tourner vers les secteurs lucratifs, où la marge de rentabilité est plus forte. D’où la proposition d’introduire un « label européen » qui atteste de la nature de l’investissement réalisé.