Par un communiqué de presse daté du 5 février 2007, M Perben, Ministre des Transports, a proposé de « réunir, sous une seule autorité les actuels ministères de l’Ecologie, des Transports, de l’Equipement, les services en charge du Logement, la délégation Interministérielle à l’Aménagement et la Compétitivité des Territoires (DIACT) et les services en charge de l’Energie du ministère de l’Industrie ». Cette idée est actuellement défendue par plusieurs responsables politiques de droite comme de gauche.
Bonne nouvelle pour les lobbys de la route et du laisser-faire dans le bâtiment et l’urbanisme : ils portent, depuis longtemps, l’idée d’un "grand ministère du béton", véritable fourre-tout ayant pour principal intérêt d’étouffer l’administration de l’écologie.
Le ministère de l’équipement, meilleur allié du lobby routier, s’est ainsi distingué en freinant la suppression du plomb dans l’essence, scandale du même ordre de grandeur que l’amiante. Il continue de s’opposer de son mieux à la réduction des émissions polluantes, aux limitations de vitesse sur les routes et les autoroutes, à la diminution des émissions de co2 par les moteurs diesel et essence. Il fait constamment diversion en invoquant des progrès technologiques futurs pour épargner aux constructeurs automobiles des mesures contraignantes. Comble d’ironie, il continue de pousser un programme autoroutier de plus de 2500 km alors que le gouvernement a décidé de diviser par quatre les émissions de gaz à effet de serre.
L’équipement porte, en outre, une très lourde responsabilité dans l’explosion de l’étalement urbain. En matière d’habitat, il a favorisé la prolifération du tout électrique avec des constructions mal isolées. Il a porté le coup de grâce au plan climat en torpillant la proposition des ONG et de l’industrie de renforcer une réglementation thermique indigente. Il mène enfin une guérilla incessante pour revenir sur les dispositions du code de l’urbanisme favorable à l’environnement et combat avec acharnement les lois montagne et littoral.
Face au projet de « grand ministère du béton », France Nature Environnement rappelle l’essentiel : sa proposition de faire du Ministère en charge de l’Environnement un ministère puissant en l’élevant au rang de ministère d’Etat et en portant, dès 2008, ses crédits à périmètre constant, au seuil minimal de 1% du budget de l’Etat.