Travailler dans une association est-il émancipateur ?

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Travailler dans une association est-il émancipateur ?

Des données chiffrées montrent une précarité accrue de l’emploi dans le secteur associatif.

Fondateur historique de la Revue des études coopératives (1) et professeur d’économie sociale au Collège de France sur une chaire financée par la Fédération nationale des coopératives de consommation, Charles Gide estimait, dans la première édition de son livre Économie sociale. Les institutions du Progrès social au début du XXe siècle (1905), que les institutions de l’économie sociale avaient pour objectif d’« abolir le salariat ».

Un siècle plus tard, qu’en est-il ? Les associations régies par la loi de 1901 concentrent près de 80 % de l’emploi dans les entreprises de l’économie sociale et solidaire. En effet, le nombre de salariés employés par une association n’a cessé de croître depuis le début des années 1980, où on en dénombrait environ 600 000. Si les volontaires en service civique étaient comptabilisés dans l’emploi salarié, ce nombre serait aujourd’hui supérieur à deux millions de personnes. Soit désormais bien plus que le nombre d’agents publics employés par les collectivités territoriales, qui, du fait des mesures structurelles d’austérité budgétaire, a commencé à diminuer (2). Nous assistons ainsi depuis les années 1980 au développement d’un salariat hybride, qui met en œuvre les missions du public dans les conditions du privé, voire en deçà.

Source : Politis du 14/02/19 par Matthieu Hély

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