C’est à travers l’activité de maraîchage que Jean-Guy Henckel a décidé de cultiver l’insertion, lançant en 1991 le premier jardin de Cocagne. Quelques saisons plus tard, l’initiative socio-économique a porté de beaux fruits. Près de 85 jardins, fédérés au sein d’un réseau national, parsèment aujourd’hui la France et contribuent à remettre sur le chemin de l’emploi quelque 3000 personnes par an.
L’envie d’entreprendre autrement traverse aujourd’hui toutes les strates de nos sociétés, parce que beaucoup d’acteurs et de décideurs ont compris que le « coup » des nouvelles mesures sur fond de discours libéral ne répondent plus aux grands enjeux sociétaux tels que la lutte contre les exclusions ou la sauvegarde de la planète. Cette « fuite en avant » produit des richesses impressionnantes mais aussi de nombreuses inégalités. En opposition à cette vision on commence à s’apercevoir que les entrepreneurs sociaux issues de la société civile peuvent être l’élément moteur de profondes transformations. Leurs actions sont non seulement réparatrices empêchant des dégâts supplémentaires, mais améliorent la performance des entreprises en favorisant l’épanouissement des individus et la cohésion du groupe. La richesse économique et sociale produite permet d’envisager un développement durable et désirable. La force de certains exemples bien communiqués redonne du sens à notre engagement personnel et à notre vie collective. C’est à mon avis dans cette transformation personnelle et collective que l’on puise l’énergie et l’envie d’entreprendre autrement.