200 mobilisations partout en France pour la première « Journée noire des associations » le 18 octobre 2017
Face à la suppression des contrats aidés, immense plan social qui menace plus de 250 000 emplois en France, les associations se sont mobilisées sur de nombreux territoires le 18 octobre, à l’appel du Collectif des associations citoyennes et de ses partenaires, pour une première « Journée noire des associations ».
Des actions ont été organisées un peu partout en France, à Lyon, Marseille, Saint-Étienne, Nantes, Le Mans, Toulon, Tulle, Nancy et partout en Lorraine, Le Mans, Nîmes, Chambéry, Brest, Douarnenez et dans les principales villes du Finistère, Paris, Montreuil, Aubervilliers, etc. Mais aussi dans des petites villes ou des territoires ruraux, comme le sud de la Creuse, Attigneville dans les Vosges, à Barbezieux Saint-Hilaire en Charente, etc. Vous trouverez sur cet article une présentation des mobilisations dont nous avons eu connaissance.
Ces manifestations avaient pour but d’alerter la population sur une situation que de nombreuses personnes ignorent encore, mais qui les touche directement, avec un caractère symbolique : par exemple à Paris, devant le Panthéon un enterrement en grande pompe sous le mot d’ordre « Aux contrats-aidés, la Patrie reconnaissante » ; à Metz, la MJC des Quatre Bornes était fermée, drapée de noir, et ses membres sont allés interroger les habitants du quartier. En Lorraine, la fédération des MJC (Maisons des Jeunes et de la Culture) a invité ses 250 structures à suivre cette journée noire, la plupart n’ont pas cessé leur activité, mais chaque temps était précédé d’un débat avec les usagers pour les informer de la situation et parler de l’avenir des associations. À Brest, des affiches portaient la mention « Disparu le 7 août, aidez-nous à le retrouver », avec les photos des personnes licenciées et un numéro de téléphone (sans indication : c’était celui d’un député qui n’était autre que Richard Ferrand). Plus de détails sur l’article de notre site internet.
L’indignation est générale face à une décision prise sans aucune concertation, dans une approche purement comptable du ministère des Finances. D’ores et déjà les témoignages se multiplient sur les conséquences catastrophiques pour des dizaines de milliers de salarié.e.s brusquement privés d’emploi. « Notre association avait embauché 2 salariées en contrats aidés. Elles se sentent "utiles" pour une cause... Une des salariées a plus de 55 ans, ce sera difficile pour elle de re-trouver un emploi. » témoigne ainsi Nathalie Maheut, co-présidente de Voiles Sans Frontière à Saint Brevin (44). De même, nombre de collectivités territoriales risquent d’être incapables d’assurer la continuité du service public sans les agents qui bénéficiaient de contrats aidés. Enfin, les plus affectés seront nos concitoyens, au premier lieu desquels les plus vulnérables, qui bénéficient des services ou activités offerts par les associations françaises. « Qui va assurer la médiation entre les familles et des services informatiques qui s’informatisent ? », demandaient hier des médiatrices sociales.
Les manifestants demandent en urgence un moratoire sur la suppression des contrats aidés. A ce jour, l’appel à mobilisation a recueilli la signature de plus de 1 000 organisations et fédérations d’associations. Les associations lancent également une action d’interpellation des députés pour les convaincre de peser de tout leur poids sur la loi de Finance 2018 qui doit entériner ou non la décision gouvernementale d’ici à la fin novembre.
Cette journée n’est qu’un premier pas, car beaucoup d’associations ne comptent pas en rester là et préparent déjà des actions pour le mois de novembre et dans la durée. Une nouvelle journée noire des associations est prévue le 10 novembre, en coordination avec d’autres mouvements, avec une mobilisation qui s’amplifie.
Pour signer l’appel, c’est par ici !
Pour aller sur la plateforme d’interpellation des député.e.s, cliquez ici !