Analyse de la Charte régionale Ile-de-France des valeurs de la République et de la laïcité par le Collectif des associations citoyennes
Le Conseil régional de l’Ile de France adopte une « Charte régionale des valeurs de la République et de la laïcité » qui transforme un principe de liberté en une série d’interdits et un principe de discrimination.
Se référant aux principes de la République et de la laïcité dont elle cite les textes fondateurs – mais de façon tronquée, l’emphase étant d’abord portée sur la limitation des libertés – cette Charte régionale vise en fait à faire des franciliens (des agents du Conseil régional aux usagers) des promoteurs de la politique régionale. Les associations sont embauchées dans cette entreprise par des méthodes inacceptables et non démocratiques.
Sur le principe de la Charte.
En exigeant que tous les organismes, notamment les associations, signent la Charte régionale et s’en fassent les promoteurs sous peine de refus de financement de la part du Conseil régional, ce dernier tente d’en faire des propagandistes de sa politique et nie la liberté associative.
Cette Charte fait suite à une série de mesures prises depuis un an et demi par le Conseil régional qui sape le mouvement associatif et tente de le recomposer sur des bases politiciennes : suppression des emplois aidés et obligation aux associations de prendre des stagiaires pour obtenir des aides régionales, « retrait » (suppression de l’adhésion du Conseil régional) d’associations dont l’activité "est sans intérêt pour les franciliens", en fait dont l’activité déplais. Sous prétexte de « faire des économies », quarante-deux organismes touchant tous les secteurs associatifs sont concernés : environnement et aménagement du territoire, coopération internationale et affaires européennes, tourisme, transports, logement et politique de la ville, développement économique, emploi et innovation, formation professionnelle et apprentissage, enseignement supérieur et recherche. Nous ne contestons pas au Conseil régional la capacité de revoir sa politique en matière d’adhésion ou de subvention, mais l’orientation politique est si manifeste qu’une forte inquiétude habite les associations.