Près de 6 sortants sur 10 du système éducatif en 2017 sont issus de l’enseignement supérieur et près d’un sur deux en est diplômé. La dernière enquête Génération du Céreq, interrogeant en 2020, des jeunes sortis en 2017, montre que l’avantage du diplôme supérieur pour accéder à l’emploi s’observe tout au long de leurs trois premières années de vie active. Leur début de carrière est d’autant plus favorable que leur niveau d’études est élevé. Spécialités industrielles vs tertiaires, apprentissage vs voie scolaire, femmes vs hommes…les auteures révèlent toutefois les caractéristiques des formations et des individus qui influent aussi sur les parcours professionnels.
Panorama des sortants du supérieur
- Les non-diplômés (22 %), les BTS (14 %) et les Masters (21%) rassemblent un peu plus de la moitié des sortants du supérieur.
- A l’inverse, les DUT (2%) et les licences générales (7 %) en représentent désormais moins de 10 %.
- L’alternance continue son essor dans le supérieur avec un jeune sur cinq qui en est issu. Cela concerne notamment les formations professionnelles (50 % des licences professionnelles et 29 % des BTS).
- Si les femmes représentent 55 % des sortants du supérieur, elles restent minoritaires dans les formations industrielles et d’ingénieur.
- Enfin l’enseignement privé rassemble 27 % des sortants du supérieur avec de très fortes disparités : 42 % des BTS mais seulement 13 % des Masters.
Des parcours dominés par l’emploi pour trois quarts des sortants du supérieur
- Deux trajectoires d’accès à l’EDI (rapide ou différé) prévalent largement pour les diplômés d’école d’ingénieur (80 %), d’école de commerce (75 %) ou encore de licence professionnelle industrielle (74 %).
- Les diplômés de la santé et du social sont nombreux à suivre un parcours caractérisé par un enchaînement d’emploi à durée déterminée tout comme les diplômés des spécialités tertiaires de l’université.
- Les sortants non diplômés du supérieur, les titulaires d’une licence générale ou encore les BTS tertiaires sont très présents dans les parcours d’accès tardif à l’emploi, de sortie vers le chômage ou l’inactivité, ou de maintien aux marges de l’emploi. Ces trois trajectoires rassemblent un peu plus de 20 % des sortants du supérieur.
Mais la hiérarchie des diplômes n’explique pas tout
- La différenciation la plus criante se situe au niveau licence. Si pour les diplômés de licence professionnelle les trajectoires sont particulièrement favorables, celles des détenteurs de licence générale sont plus proches de celles rencontrées par les sortants non diplômés.
- Si 70 % des ingénieurs hommes accèdent immédiatement à l’emploi stable, cette proportion tombe à 54 % pour les femmes.
- L’apprentissage favorise aussi les parcours les plus favorables : c’est le cas pour 57 % des sortants par alternance d’une licence professionnelle tertiaire contre 28 % pour la voie scolaire.
Les auteures soulignent qu’hormis le choc initial, l’effet de la crise sanitaire sur l’accès à l’emploi est resté relativement contenu jusqu’à la fin de l’année 2020, du fait des nombreuses mesures de compensation déployées par l’État. En revanche, elles notent une dégradation des conditions de travail pour 42% d’entre eux, qui persiste six mois après le premier confinement pour la moitié de ces derniers. Elles soulignent aussi que pour un sortant sur quatre de l’enseignement supérieur, trois ans ne suffisent pas à déterminer le sens de leur trajectoire d’insertion. Leur réinterrogation en 2023 permettra d’affiner ces premiers constats.
Sortants du supérieur : le niveau de diplôme ne résume pas les trajectoires d’insertion
Fanette Merlin, Emmelie - Louise Wierup
Céreq Bref n°426, 2022, 4p.