Richard Stallman est l’un des "pères" du logiciel libre, ces programmes dont le code source est public et modifiable. Militant pour une réforme radicale et globale du droit d’auteur, il revient sur l’évolution du monde du droit, de la technologie et de l’informatique.
Dans certains secteurs, le logiciel libre que vous défendez semble avoir remporté la bataille : dans le domaine des serveurs, par exemple, la part y est écrasante.
Ces victoires ne sont pas permanentes. Le secteur le plus important pour la liberté des gens, c’est l’ordinateur personnel et le téléphone portable. Je n’ai pas de téléphone mobile : ces objets font de la surveillance. C’est inévitable, mais je ne veux pas que Big Brother sache où je suis. Le logiciel de ces mini-ordinateurs doit être libre, mais aucun modèle n’évite le logiciel privateur [ou propriétaire, c’est-à-dire non libre]. Même les téléphones sous Android utilisent un système privateur pour les signaux radio. Dans beaucoup de modèles, ce programme a aussi le contrôle du microphone et peut donc être transformé en système d’écoute. Le programme peut aussi se mettre à jour seul. Alors que dans mon ordinateur portable, même le BIOS [le niveau logiciel le plus fondamental d’un ordinateur] est libre.