Dans un contexte politique difficile, générant tensions et polémiques, ATD Quart Monde tient à réaffirmer des valeurs de solidarité et d’accueil.
L’espérance naîtra de notre capacité à nous rencontrer, forts de nos multiples appartenances, pour nous reconnaître d’une même humanité. Elle se renforcera par notre volonté de nous unir autour d’un même combat pour la dignité de tous et contre toutes formes de discrimination et de totalitarisme , avec les personnes les plus touchées par la violence, la souffrance et l’exclusion sociale.
Nos sociétés se durcissent à l’égard des personnes vivant dans la pauvreté. Un grand nombre de nos concitoyens, victimes de préjugés et d’idées fausses, s’acharnent à les combattre. Ils subissent en conséquence d’innombrables discriminations qui les humilient, les culpabilisent, les enferment dans le silence et, finalement, leur dénient le droit d’accéder aux droits de tous . Atteints dans leur dignité, nombre d’entre eux en arrivent même à renoncer à faire valoir leurs droits .
Ne désertons pas les valeurs de solidarité et d’accueil qui sont aux fondements de notre communauté européenne. Ceux qui nous demandent asile sont des êtres humains, hommes, femmes et enfants, qui fuient la misère, la violence, la mort, abandonnant tout ce qu’ils possèdent et courant les plus grands risques. Qu’elles soient d’ici ou d’ailleurs, ces populations qui souffrent de l’exclusion sociale partagent un même combat pour l’ égale dignité de tous les êtres humains.
Nous invitons à construire une France, en Europe, qui dit non à la ségrégation sociale, à la discrimination, à la stigmatisation pour raison de précarité ou d’appartenance à une autre nationalité . Une France qui fait de l’accès de chacun(e) aux droits fondamentaux un impératif national fondé sur le respect de l’égale dignité de tous les êtres humains et une priorité de l’ensemble des politiques publiques de la nation.
La grande pauvreté ne se résume pas à un manque de moyens financiers. Ceux et celles qui la subissent rencontrent des difficultés dans tous les domaines de la vie : accès à l’éducation, au travail, au logement, à la santé, aux transports, à l’énergie, à la culture...
Cela leur donne une expérience unique et c’est pourquoi on ne saurait se passer d’eux pour élaborer une politique globale qui apporterait des réponses à toutes ces questions en même temps.