Troisième "chambre" de la République, le Conseil économique et social (CES) a été trop longtemps méconnu.
Qu’en sera-t-il de sa transformation en "Conseil économique, social et environnemental" (CESE) ?
Malgré l’oeuvre renouveau entreprise par son président Jacques Dermagne, tant dans l’actualité et la qualité des travaux que par les contacts établis avec ses "homologies" au niveau mondial, le CES demeurait mésestimé et trop souvent caricaturé par méconnaissance. ""
Aujourd’hui la mutation de l’institution en "Conseil économique, social et environnemental" qui, pour se situer dans l’air du temps, paraissait pertinente, soulève en fait bien des interrogations.
A l’élargissement en effet n’a pas correspondu un accroissement des membres du Conseil mais une réduction de certaines représentions de forces sociales, provoquant frustrations et inquiétudes.
Dans un récent article du Monde, Michel Noblécourt s’interrogeait sur le retard pris à la constitution de la nouvelle Assemblée et y voyait une certaine forme de mépris. Peut-il vraiment être rassuré au vu de la liste des personnalités qualifiées ? Jamais, de l’avis général, l’empreinte du pouvoir ne fut si forte dans les nominations. L’arrivée de Raymond Soubie et de Pierre Charon, conseiller à l’Elysée paraît emblématique de cette empreinte. Et si Jean-Paul Delevoye, fait sur sa personne un certain consensus, sa présidence annoncée ne fait pas oublier qu’elle correspond à l’effacement de plusieurs autorités indépendantes de contrôle de l’action publique.
Souhaitons néanmoins à nos amis de l’ESS, parmi lesquels Edith Arnoult-Brill, Gérard Andreck ou Jean-Marc Roirant, voir L’ESS et les mouvements sociaux au CESE, un bon travail dans ces conditions incertaines.
Jean-Philippe Milesy, Délégué général de Rencontres sociales