Actuellement dans l’œil du cyclone des techniciens de la Commission européenne qui, au nom de la Libre Concurrence, veulent que toutes les sociétés se moulent dans le régime classique des sociétés de capitaux issu des normes anglo-saxonnes, les coopératives ont pour impératif de faire valoir la pertinence économique et sociale de leur modèle et de revendiquer leur droit à exister. C’est le propos d’Etienne Pfimlin, président de la Confédération Nationale du Crédit Mutuel, qui signe un point de vue dans le quotidien les Echos du 25 avril, répondant point par point aux critiques faites aux coopératives : « elles veulent simplement poursuivre leur développement dans un jeu de saine et libre concurrence où la liberté d’entreprendre sous différentes formes est garantie ». Et de rappeler l’originalité coopérative : « aujourd’hui encore, les sociétaires clients élisent leurs administrateurs…
Le soutien aux sociétaires-clients va largement au-delà du cadre classique d’une relation clientèle… L’objet premier n’est pas la rémunération des actionnaires, mais la qualité du service et la satisfaction durable des membres ». Et de conclure sur le triste bilan de la démutualisation massive intervenue en Grande-Bretagne dans les années 90 : « depuis, la quasi-totalité de ces entreprises ont été rachetées et dépecées et leur disparition a entraîné une poussée inflationniste des services d’assurance ». Le zèle des techniciens de l’Union européenne à vouloir tout uniformiser est en totale contradiction avec les nombreux rapports, Livre Vert et autres communications impulsées par leurs élus et parlementaires depuis 2003 et invitant à développer le modèle coopératif, notamment en raison de sa valeur ajoutée en termes d’ancrage territorial de l’activité et des emplois, un facteur déterminant dans un contexte de mondialisation accrue.