France 5 propose sur son site Web un documentaire de 15 minutes sur la Scop Ceralep (fabricant d’isolateurs thermiques à Saint-Vallier dans la Drôme) issue d’une reprise d’activité en 2004 par 52 salariés qui refusaient la liquidation de leur entreprise dépecée par ses actionnaires successifs, notamment américains. Rafaël Trapet, photographe et vidéaste de la coopérative Picture Tank, a voulu savoir ce qu’était devenue la Scop 5 ans après. Il a découvert une entreprise en bonne santé qui réunit désormais 60 salariés et produit 1 200 tonnes par an et dans laquelle les collaborateurs ont plaisir à travailler.
Le film prend le point de vue du dirigeant Pascal Coste-Chareyre, ancien de Ceralep et qui est revenu en 2007 après la reprise en Scop : « Ce qui m’a marqué, c’est l’usine plus propre et l’implication des salariés qui s’intéressent, posent des questions et s’organisent. » Sont aussi interviewés les ouvriers qui font état du changement radical d’ambiance et de motivation. Quant à ceux qui n’ont pas connu la période difficile de liquidation et de redémarrage de l’activité et sont venus, au départ, pour simplement trouver un travail, ils constatent aussi un changement avec leurs entreprises précédentes ainsi qu’en témoigne Mathieu Sassoula : « L’ambiance est meilleure qu’ailleurs, il y a plus d’entraide. C’est plus motivant de savoir qu’on travaille un peu pour soi. »
La coopérative, un remède à la crise du capitalisme ?
Six années plus tard, qu’est devenue Ceralep ? Qu’est ce que la transformation en coopérative a changé dans le quotidien des ouvriers ? Que sont devenus les anciens syndicalistes à l’origine de la reprise ? Est ce que ce modèle d’entreprise où les écarts de salaire sont faibles est une alternative au capitalisme financier, un remède à la crise ? Voilà les questions que je me posais en venant cette année chez Ceralep. Et auxquelles le documentaire multimédia « Le patron, c’est nous ! » tente de répondre.