La Commission européenne vient d’autoriser la culture à des fins industrielles et d’alimentation animale, de la pomme de terre OGM de la variété Amflora de BASF. Elle a également autorisé la mise sur le marché pour l’alimentation humaine et animale, de trois maïs OGM dérivés du MON 863. Réactions de France Nature Environnement.
La fédération dénonce fermement ces autorisations qui s’appuient, selon la Commission, sur des avis favorables de l’Agence européenne de sécurité des aliments (AESA). Car les procédures d’évaluation mises en œuvre par cette Agence sont largement critiquées et critiquables.
Des avis infondés et irrecevables
Ainsi, à deux reprises, le Conseil européen des ministres de l’environnement s’est prononcé pour que soient « renforcées et harmonisées les méthodes d’évaluation des risques des OGM en Europe ».
De plus, il a été montré que les avis de l’AESA sont irrecevables car utilisant des données scientifiques non fondées. En effet, dans un autre dossier, celui du MON 810, le Comité scientifique du Haut Conseil des Biotechnologies a estimé que la puissance statistique des tests présentés par le pétitionnaire et analysé par l’AESA, est insuffisante pour conclure. De plus, l’Agence n’a jamais répondu de manière correcte à la question posée par une députée européenne sur l’innocuité de ce maïs, ainsi que le montrent les éléments rassemblés par la fédération et disponibles sur son site Internet.
Puisque l’AESA n’a pas changé ses méthodes d’évaluation ni sa façon de fonctionner, « nous ne voyons pas comment elle pourrait émettre des avis fondés scientifiquement, ni ne pouvons admettre que la Commission européenne puisse autoriser des produits dont l’innocuité n’est pas démontrée (au risque statistique près) » estime Lylian Le Goff, co-responsable de la Mission Biotechnologies de FNE.
Une enquête sur le fonctionnement de l’AESA
FNE va donc défendre auprès du gouvernement et des parlementaires européens la nécessité d’une enquête parlementaire européenne sur le fonctionnement de l’AESA et la validité de ses avis. Cette enquête devra aboutir à une profonde réforme de la procédure d’évaluation des OGM, avec l’intégration des enjeux socio-économiques liés à l’utilisation des OGM et la fourniture de moyens pour mener des contre-expertises des dossiers présentés par les pétitionnaires.
Expertises Scientifiques et Politiques Publiques : un partenariat à (re) construire ?
Faut-il mettre les moyens pour couper le cordon ombilical Experts-Lobbies ? Ou le vrai problème ne porte que sur la décision politique ?
C’est la question-débat trouvée sur Pnyx.com
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