Cet excellent article de Denise Comanne a été publié la première fois le 14 mars 2009. Les institutions de microcrédit basées sur le profit continuent d’exploiter la pauvreté faisant de terribles dégâts et enfonçant les victimes dans la misère et le désespoir.
Il est bon de faire un petit retour sur l’origine et le concepteur de ce système.
Voir aussi Les promesses non tenues du microcrédit : nouvelles preuves à charge
En 2006, Muhammad Yunus et la Grameen Bank ont reçu et accepté le prix Nobel de la Paix. Yunus correspondait en tous points au profil du candidat idéal : suffisamment de social et aucune odeur de soufre ! À l’époque déjà, nous savions que l’œuvre de Yunus n’était pas aussi claire et révolutionnaire qu’on le prétendait. Un livre paru sous son nom en 2007, Vers un nouveau capitalisme |1|, nous permet d’aller plus loin dans l’analyse et la compréhension du « phénomène » Yunus ainsi que de la Grameen Bank.
Quelques mots tout d’abord pour faire savoir comment ce livre est tombé entre nos mains : c’est révélateur en soi. En mai 2008, nous accompagnons Philippe Diaz au Festival de Cannes où son film, « The End of Poverty ? », a été sélectionné dans le cadre de la Semaine de la Critique internationale. Là-bas, Philippe nous invite à nous rendre à une réunion dédiée à la Grameen Bank et à son créateur Muhammad Yunus. Cette réunion convoquée par une fondation philanthropique doit avoir lieu sur un bateau. Elle sera consacrée à la lutte contre la pauvreté.