Avec près de 48 000 nouveaux cas par an et à l’origine de 50 décès par jour, le cancer colorectal touche aussi bien les femmes que les hommes. Il est chez les femmes le 3e cancer le plus mortel et le 2e chez les hommes. Une situation d’autant plus préoccupante quand on sait qu’il s’agit d’un des cancers pour lequel on dispose d’outils de dépistage efficaces et qu’une prise en charge précoce garantie une guérison complète de 90 % des cas. Constatant le trop faible taux de participation (34,3 % femmes et hommes confondus), la Ligue contre le cancer se mobilise pour accompagner et amplifier Mars Bleu la campagne de prévention du cancer colorectal. La Ligue contre le cancer s’inquiète dans ce contexte, des retards pris dans la réforme en cours sur l’organisation de ce dépistage qui cible les personnes âgées de 50 à 74 ans.
Le dépistage, au cœur de la lutte contre la maladie
Plus de 48 000 nouveaux cas de cancer colorectal par an, soit 120 cas chaque jour,
Plus de 17 000 décès par an, soit un décès tous les 30 minutes,
Seuls 28,9 % des cas sont détectés dans le cadre du dépistage organisé,
50 % des cancers sont détectés à un stade avancé (stades 3 ou 4),
En 2022, le dépistage organisé a permis d’identifier la présence d’adénomes avancés
(stade pré-cancéreux) chez 68 000 patients et de détecter 17 100 cancers.
Face à des tels résultats, la Ligue contre le cancer constate le peu de succès des campagnes de dépistage du cancer colorectal. Sur 18 millions de personnes éligibles, seulement 34,3 % des personnes concernées ont réalisé un dépistage (campagne 2021-2022). Les taux de participation de la population éligible (source Santé Publique France) sont très hétérogènes : les plus bas sont observés en Guyane (8,3 %), en Corse (18,2 %) et en Guadeloupe (21,4 %) et les taux les plus élevés en Ile-et-Vilaine (45,3 %), dans le Maine-et-Loire (44,4 %), le Haut-Rhin (44,4 %) et le Bas-Rhin (44,1 %).
Plusieurs freins peuvent expliquer la faible participation au dépistage du cancer colorectal :
un déficit d’information,
la méconnaissance de l’importance de se faire dépister,
des représentations erronées des techniques de dépistage, notamment la peur et la gêne de la coloscopie.
Ces motifs démontrent la nécessité de renforcer l’information et la prévention auprès du grand public sur les risques de développer un cancer colorectal. Raison pour laquelle la Ligue réaffirme son engagement et lance une nouvelle campagne de sensibilisation conçue pour banaliser le dépistage et en faire un réflexe. Elle se compose de trois visuels : une version avec le slogan « Dans Dépistage du cancer colorectal seuls les mots sont compliqués » qui valorise la simplicité du geste du dépistage et deux versions photos au ton volontairement décalé et provocateur : « Si t’as pas fait ton dépistage à 50 ans t’as raté ta vie ». La campagne est largement diffusée en presse et sur les réseaux sociaux.
Pouvant toucher le côlon mais aussi le rectum, le cancer colorectal est un cancer d’évolution lente qui se développe à partir des cellules de la muqueuse, la paroi interne du côlon. Dans neuf cas sur dix, il est provoqué par la dégénérescence d’une lésion bénigne, un polype adénomateux. C’est un processus long qui dure entre 5 à 10 ans pendant lesquels il n’y a aucun symptôme notable. Pour cette raison, pour un tiers d’entre eux, les cancers du côlon et du rectum sont dépistés à un stade déjà avancé, ce qui est lourd de conséquences sur les perspectives de guérison des malades. Basé sur la recherche de sang dans les selles, le dépistage permet en cas de résultat positif de réaliser une coloscopie permettant le diagnostic, l’exérèse des lésions précancereuses et la prise en charge des lésions cancereuses afin de pouvoir garantir la guérison. Les Français, à l’exception de ceux présentant des facteurs de risque (maladies inflammatoires du côlon telles que la maladie de Crohn, la rectocolite ou la polypose familiale), âgés de 50 à 74 ans sont ainsi conviés tous les 2 ans par courrier à participer à la campagne de dépistage.
Le saviez-vous ?
Pour augmenter les chances de guérison, il est primordial d’intervenir le plus tôt possible, avant que les polypes ne se soient transformés en cancer, afin de faire diminuer l’incidence et la mortalité. C’est ce que permet le dépistage : grâce à un simple test, gratuit, rapide et indolore qui peut se faire à domicile. Pour les hommes et les femmes, pour se faire dépister, il suffit de commander son kit :
En ligne sur monkit.depistage-colorectal.fr
En pharmacie, avec la carte vitale
Lors d’une consultation médicale
Avant, pendant, après la maladie aux cotés des patients
Recherche, prévention, plaidoyer et soutien aux malades…telles sont les missions de la Ligue contre le cancer et ce à tous les stades de la maladie.
« Le cœur de la lutte contre le cancer colorectal, c’est l’information et la prévention. Notre mobilisation est sur le terrain et tout au long de l’année notamment par l’information vérifiée et transmise grâce à nos outils numériques, mais aussi par des interventions pour parler des facteurs de risques et faire la promotion de l’activité physique. Nous renouvelons également notre détermination à dénoncer et combattre l’adjonction de nitrites dans la charcuterie qui sont responsables de plus de 4 000 cancers colorectaux et à défendre la nécessité de prise en charge et de remboursement par l’Assurance Maladie de la prescription d’activité physique, à la fois pour prévenir les cancers et pour améliorer le diagnostic des patients »
déclare le service prévention de la Ligue contre le cancer.
La Ligue contre le cancer est également présente aux cotés des personnes malades avant et pendant la maladie, partout en France, grâce à son maillage territorial par des soins de supports gratuits (le soutien psychologique, soins socio-esthétiques, ou encore à travers des groupes de parole), du soutien financier et de l’aide aux démarches administratives afin de limiter les répercussions des traitements. Et également, après la maladie. La Ligue continue de soutenir les personnes pour augmenter leurs chances de guérison, en proposant de l’activité physique adaptée, recommandée pour réduire la récidive et le risque de survenue d’un second cancer, mais également en les accompagnant dans leurs démarches de retour vers l’emploi.
Des actions concrètes pour lever les tabous
En 2024, le Côlon Tour repart pour un tour de France !
La tournée 2024 débutera le 27 février et s’achèvera le 30 mars. Pas moins de 64 départements sont concernés cette année par ce dispositif de sensibilisation au cancer colorectal !
Une initiative qui permet de sensibiliser entre 300 et 1000 personnes par jour. Son objectif : faire voyager à l’intérieur d’un côlon gonflable géant et visualiser comment évoluent les différentes lésions. Pour comprendre l’intérêt du dépistage du cancer colorectal et de la coloscopie :
Le Côlon Tour a désormais une version virtuelle permettant de découvrir, au travers d’une exposition interactive, tout ce qu’il faut savoir pour comprendre, dépister, prévenir et soigner les cancers colorectaux.
Les principaux facteurs de risque du cancer colorectal sont une alimentation pauvre en fibres ou excessive en viande rouge et viandes transformées, en nitrites, la consommation d’alcool et le tabagisme, le surpoids, la sédentarité.
Hommes et femmes sont concernés : le dépistage, c’est pour tout le monde, de 50 à 74 ans.