Monsieur le Président de la République,
En juillet 2017, une lettre signée par la plupart des artistes de la scène contemporaine vous avait été adressée. C’était un mouvement inédit qui prenait au mot la modernisation que vous prétendiez incarner. Elle aurait dû vous intéresser.
Cette lettre dressait un panorama de la situation de notre pays : la jeunesse qui peine à trouver sa place, la République menacée par une rupture d’égalité entre les territoires, la fraternité attaquée par les identitarismes, la crainte du déclassement qui frappe nombre de nos concitoyens, le développement du nihilisme sous la forme de radicalités violentes.
Forts de ces constats, nous vous avons proposé un acte 2 de la décentralisation culturelle, convaincus que le besoin de culture aujourd’hui est comparable à ce qu’il était au moment de l’invention de notre politique culturelle. Nous avons appelé à la mise en place de nouvelles alliances et configurations avec les autres champs ministériels ; nous avons proposé une grande séquence expérimentale telle que l’État a le pouvoir d’en décréter.
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(Cette lettre est paru dans le Monde le 23 avril 2018)