Les spéculateurs s’engraissent alors que des femmes et des hommes ont faim ! Depuis la crise financière de 2008, de nombreux investisseurs se sont rabattus sur la spéculation sur les matières premières agricoles et font d’importants profits alors même que près d’un milliard de personnes souffrent de la faim – une ruée spéculative qui a d’ailleurs encore été amplifiée par l’apparition de nouveaux marchés, comme celui des agrocarburants ou des crédits carbones. Ces pratiques ont directement favorisé les achats massifs de terres et le détournement des productions alimentaires à d’autres fi ns et accentué l’envolée des prix. La domination des logiques de profits immédiats nuit aux agriculteurs du monde entier, fausse la compétitivité, y compris de l’agriculture française, et le pouvoir d’achat des consommateurs.
En jouant ainsi sur les cours mondiaux des matières premières, les spéculateurs participent à maintenir un être humain sur sept en situation d’insécurité alimentaire ! Et cela ne concerne pas seulement les pays du Sud : pour les 8,2 millions de Français vivant sous le seuil de pauvreté, se procurer une alimentation de qualité à un prix accessible devient une lutte quotidienne. On ne peut pas dire que les perspectives pour les prochaines années soient plus rassurantes : en novembre 2011, la FAO [1] rappelait que les prix vont se maintenir à un niveau élevé en 2012 alors même que le coût de la nourriture a déjà augmenté de plus d’un tiers en 2011 dans les pays les plus pauvres.