Ils sont salariés. Ils viennent du Mali, d’Algérie ou d’ailleurs. Ils travaillent dans la restauration, le nettoyage, le bâtiment. Ils payent cotisations sociales ; retraite et leurs impôts.
Ces sont les travailleurs sans papiers, ces soutiers de l’économie française, ces obscurs des temps contemporains qui font marcher la machine économique.
Ils comptent souvent de nombreuses années de présence sur le territoire français, souvent plus d’une dizaine. Ils sont venus pour vivre et pour faire vivre leur famille. Et s’ils trouvent des emplois, bien qu’ils ne disposent pas des autorisations réglementaires nécessaires, c’est qu’ils remplissent une fonction économique. Ils ne prennent le travail de personne, ils prennent celui qui n’est pris par personne.
Le 15 avril 2008, ils ont pris la parole, ils ne se tairont plus. Ils ne veulent plus vivre dans la peur du contrôle, dans l’attente de la régularisation, dans la précarité des conditions de vie. Ils ne veulent plus être des exclus de la vie sociale. Ils ne veulent plus être ces ombres que personne ne voit.
Les travailleurs sans papiers veulent leur dignité.
La LDH soutient leurs revendications. La disposition législative récente qui prévoit une possibilité de régularisation de celles et ceux qui disposent d’un emploi régulier ne doit pas être utilisée au compte-gouttes, comme un geste symbolique limité à quelques exceptions : tous ces salariés, qui relèvent de son champ d’application, doivent en bénéficier. Parce que « la loi doit être la même pour tous, soit qu’elle protège, soit qu’elle punisse », il faut en finir avec l’arbitraire et l’insécurité sociale qui entretiennent des conditions d’exploitation inacceptables. C’est non seulement une question de morale politique mais aussi, en dépit des mensonges xénophobes, l’intérêt de tous les travailleurs de ce pays.
La LDH appelle à participer massivement à toutes les initiatives de solidarité avec les salariés sans papiers en lutte, et tout particulièrement au rassemblement organisé ce 16 avril à 17 heures devant le ministère du Travail, responsable de cette situation.