Avec un nombre de salariés équivalent aux effectifs de la fonction publique territoriale, de nombreux volontaires et stagiaires en quête d’expériences significatives pour leurs curriculum vitae, et une armée de bénévoles, compétents, expérimentés et dont la croissance déjà remarquable sera renforcée par les prochains départs en retraite, le monde associatif est devenu un véritable marché du travail. Pourtant, dans les représentations collectives, ce monde demeure consacré comme celui du bénévolat, du don de soi et de l’engagement citoyen.
Loin d’être un monde "hors du monde", il cristallise les "grandes transformations" qui caractérisent la société salariale : d’une part, il est le lieu de luttes de classement dans la définition des frontières entre secteurs marchand et non-marchand. De l’autre, il mêle des pratiques que la société reconnaît comme relevant de la sphère productive, puisqu’elles sont intégrées au salariat, à des prestations réalisées dans le cadre du bénévolat et du volontariat. En ce sens, il interroge les catégories traditionnelles du « travail ».