Avant d’être un secteur dont les activités et le périmètre ont été définis par une loi en juillet 2014, l’ESS a été conceptualisée dès les années 1990 par de nombreuses recherches françaises en sciences sociales (sociologie et la fraction hétérodoxe des économistes). Il faut dire tout de suite que la notion d’ESS est diffusée dans les pays francophones mais qu’elle n’existe pas telle quelle dans les pays de tradition anglo-saxonne comme les USA ou le Royaume Uni. Dans ces sociétés, l’équivalent fonctionnel adéquat sera plutôt le non profit sector et les charities. Notre projet intellectuel, avec ma co-auteure Pascale Moulévrier, a été de faire la socio-genèse des pratiques qui sont aujourd’hui consacrées par une loi comme relevant de l’ESS.
Le monde de l’ESS est très vaste et il peut paraître un peu prétentieux de vouloir le saisir dans son ensemble. C’est pour cela que la collaboration avec Pascale Moulévrier était indispensable. Car Pascale Moulévrier a beaucoup travaillé sur les banques coopératives de l’économie sociale comme les Caisses d’épargne, les Banques Populaires ou le Crédit Mutuel auquel Pascale Moulévrier avait consacré un livre. De mon côté, je me suis intéressé, depuis le début des années 2000, au monde associatif et à ses métamorphoses contemporaines.