D’après une information donnée le 9 janvier par France Info, les ministres de la culture, de la ville, de la jeunesse et des sports, de l’économie sociale et solidaire vont dire à Jean-Marc Ayrault qu’ils ne pourront plus supporter de nouvelles coupes dans leur budget, car c’est notamment le financement de nombreuses associations qui est en danger. Cette information n’a été ni confirmée ni démentie par les cabinets des ministres concernés, car selon eux « il s’agit du travail interne d’un gouvernement tout à fait normal ».
Cette information ne surprend pas. Les perspectives 2013 sont catastrophiques pour de nombreuses associations. Au nom du plan d’austérité sont remis en cause de nombreux financements acquis, des attributions de postes, des périmètres d’éligibilité des aides, tant de la part de l’État que des collectivités territoriales. Ces nouvelles coupes surviennent après une forte baisse, de l’ordre de 30 %, des engagements de l’État au cours des 5 dernières années, qui n’est plus compensée par les collectivités depuis 2010, du fait de la pression exercée sur elles par la réforme fiscale et les transferts de charges, ce qui a déjà entraîné une baisse de l’emploi associatif en 2010 et la disparition de nombreuses associations. Des nouvelles coupes ne peuvent qu’avoir un effet négatif sur cette évolution et notamment sur l’emploi associatif, jusqu’ici l’un des plus porteurs.
En menaçant la stabilité financière des associations, le gouvernement doit réaliser qu’il s’attaque à la démocratie, au lien social, à la transmission de la citoyenneté, etc.. compte tenu du rôle des associations dans la société. Il doit en mesurer les conséquences. Les crédits publics accordés aux associations correspondent à des tâches indispensables à toute vie en société. Ce ne sont pas des dépenses publiques mais des investissements publics, car 1 euro de subvention aux associations génère 3 euros d’activité et parfois des rentrées fiscales équivalentes. Il n’est pas sûr, en revanche, que les 20 milliards d’euros accordés aux entreprises au nom du « pacte de compétitivité » aient un effet aussi positif.
Aussi le collectif des associations citoyennes appuie la démarche des ministres concernés. Il invite les associations à se mobiliser pour faire connaître aux élus et à l’opinion publique leurs difficultés qui vont en s’accroissant et la nécessité d’une politique associative qui reconnaisse l’importance de leur existence et de leur action.